3 mars 2014 | Blog, Blog 2014, Communication | Par Christophe Lachnitt
Le pouvoir de l’ignorance
J’ai déjà expliqué sur Superception combien l’ignorance du communicant constitue sa force (lire ici). L’ignorance est aussi au coeur du journalisme en général et du reportage sur le terrain en particulier.
C’est ce que montre notamment l’oeuvre de David Halberstam, un journaliste américain qui a remporté un prix Pulitzer pour son remarquable travail sur la guerre du Vietnam réalisé sur place pour The New York Times.

David Halberstam – (CC) John Barth
Comme le rapportent Bill Kovach et Tom Rosenstiel dans “Blur: How to Know What’s True in The Age of Information Overload“, Halberstam expliquait souvent à ses jeunes collègues que la plus grande reconnaissance qu’il pouvait obtenir était d’être perçu comme un reporter semblant ne rien savoir car posant sans cesse des questions. Il appelait cette pratique “le journalisme de saturation”. Elle consiste à reconstruire à partir de zéro la situation qu’il relate afin de ne rien laisser de côté.
C’est là un point commun entre communicants et journalistes : ils ne posent jamais assez de questions. Incurieux, s’abstenir.