26 mars 2014 | Blog, Blog 2014, Marketing | Par Christophe Lachnitt
L’épicerie journalistique
Encore un nouveau modèle de média d’information.
C’est The New York Times, en quelque sorte son lointain ancêtre, qui a consacré un article à cet omni (objet médiatique non identifié) : Beacon, une start-up qui propose aux internautes de financer individuellement des journalistes.
Un internaute sponsorise ainsi un journaliste pour cinq dollars par mois, contribution qui lui donne accès à l’ensemble des contenus de Reader. Les journalistes reçoivent 70% des revenus de leurs abonnements respectifs, le solde étant partagé entre les auteurs qui rédigent les articles les plus lus et Beacon. Depuis sa création il y a cinq mois, le site a enrôlé plus de 100 journalistes et plusieurs milliers de lecteurs.
Beacon vient de lancer un nouveau type de campagne pour financer, cette fois durant un an, l’activité de Shane Bauer, un jeune journaliste qui fut emprisonné en Iran durant 26 mois il y a trois ans. Il nourrit désormais l’ambition d’enquêter en profondeur sur le système pénitentiaire américaine.

(CC) Ken Teegardin
Le paradoxe du modèle développé par Beacon tient précisément au curriculum vitae de Shane Bauer. Journaliste professionnel respecté, il a remporté plusieurs prix et publié un livre sur son expérience des geôles iraniennes. Il ne devrait donc pas avoir besoin de passer par Beacon pour exercer son métier.
Sa motivation, explique-t-il au New York Times, réside dans la quête d’une double liberté : éditoriale car il ne veut pas dépendre d’un rédacteur en chef et financière car il ne veut pas s’inquiéter d’un jour ne plus être payé par un journal chancelant.
La création de Beacon illustre donc à la fois l’errance de la presse traditionnelle perçue par ses forces vives et la vivacité d’initiatives diverses tentant, avec plus ou moins de succès, d’inventer un nouveau modèle pertinent et rentable.