5 avril 2014 | Blog, Blog 2014, Communication | Par Christophe Lachnitt
La double contradiction économique de l’industrie de l’information
La dernière livraison de l’étude annuelle du Pew Research Center sur l’état des médias d’information américains, dont j’ai synthétisé les principaux enseignements il y a quelques jours, met en lumière le paradoxe des médias d’information : plus ils sont lus/regardés/écoutés, moins ils sont rentables.
Entre 2006 et 2013, le chiffre d’affaires total des médias d’information américains a ainsi décliné d’environ un tiers, passant de 94-95 milliards de dollars à 63-65 milliards. Cet étiolement intervient alors que l’audience cumulée de l’actualité – incluant les médias numériques gratuits – n’a jamais été aussi grande.
A mon sens, l’industrie de l’information est aujourd’hui caractérisée par (au moins) deux contradictions économiques :
- un trop petit nombre de producteurs de contenus et un trop grand nombre de diffuseurs (agrégateurs, curateurs…) ;
- une répartition des revenus sans rapport avec l’investissement requis par la mise au point du produit proposé aux consommateurs.
Les sources de revenus des médias d’actualité ont significativement évolué depuis 2006, ceux générés par les audiences (abonnements…) augmentant alors que ceux procurés par les annonceurs diminuent.
La publicité représentait ainsi l’an dernier 69% des revenus des médias d’information contre 82% en 2006. Les revenus produits par les audiences sont, eux, passés de 16% à 24% du total sur la même période mais ils représentent, en volume, sensiblement le même montant qu’il y a huit ans.
Par ailleurs, de nouvelles sources de revenus (services marketing numériques et organisation d’événements) se développent alors qu’elles existaient à peine en 2006.