17 avril 2014 | Blog, Blog 2014, Communication | Par Christophe Lachnitt
Qu’est-ce qu’un média en 2014 ?
Décryptage de la définition proposée par Om Malik, fondateur du site GIGAom et désormais capital-risqueur, qui vient de faire la synthèse dans un article de ce qu’il avait appris sur l’univers des médias au cours de sa carrière de journaliste.
Il y décrit en passant ce qu’est un média à notre époque : “tout ce qui retient l’attention“.
C’est à mon sens la meilleure définition possible. Pourquoi ?
Parce qu’un média n’est plus, comme dans le passé, une entreprise qui publie des contenus sur du papier, des ondes ou des écrans. Le concept de média s’est extraordinairement simplifié et complexifié tout à la fois.
Simplifié, sous l’effet des technologies numériques, en se démocratisant. Chacun d’entre nous, aujourd’hui, peut être un média, du citoyen-journaliste qui témoigne avec son smartphone de l’événement qu’il vit au blogueur en passant par l’internaute qui met en ligne ses photos, vidéos et points de vue. Tout est donc plus simple dans le sens où il n’y a plus de distinction entre médias et audiences.
Mais, de ce fait, tout est également devenu plus complexe. Sans même évoquer ici ses conséquences économiques et sociétales, cette multiplication sans précédent du nombre d’émetteurs a engendré une révolution des usages : notre consommation médiatique est désormais faite d’ubiquité, d’instantanéité, d’interactivité et de communauté. Elle s’apparente ainsi à des pratiques (jeux, bavardage, apprentissage…) qui n’étaient pas considérées jusqu’à présent comme médiatiques. La révolution numérique a donc créé le plus grand nombre de “shadow competitors“* qu’aucune industrie ait jamais dû absorber dans l’Histoire.
Tous ces concurrents luttent aujourd’hui pour une denrée de plus en plus rare avec la progression de la surinformation : l’attention du public.
* Un “shadow competitor” est un produit qui en concurrence un autre sans lui être directement confronté dans la même industrie. Par exemple, la consommation d’un film est soumise non seulement à la concurrence des autres films à l’affiche mais aussi à celle de toutes les autres formes de distraction : restaurant, sport, musée, théâtre…