6 août 2014 | Blog, Blog 2014, Management | Par Christophe Lachnitt
L’inconscience est le courage des faibles
En alpinisme comme en management.
J’ai été interrogé il y a quelques jours sur Twitter à propos d’un article relatant une tentative d’ascension du Mont-Blanc menée de manière totalement irresponsable par un Américain avec ses deux jeunes enfants.
J’ai envie, aujourd’hui, de développer la réponse que j’avais alors apportée : l’inconscience est le courage des faibles.

(CC) David Goehring
Le courage consiste, par essence, à affronter un danger. La conscience du danger est donc consubstantielle au courage. S’il n’y a pas de conscience, il n’y a pas de danger et donc pas de courage.
C’est pourquoi, à mes yeux, l’inconscience est le courage des faibles. Ceux-ci ne voient pas le danger ou, même s’ils le voient, ne le perçoivent pas, ne le conçoivent pas. Ils se lancent donc sans conscience, c’est-à-dire sans compréhension, du risque.
Ils se croient forts mentalement alors qu’ils sont faibles moralement car ils ne font montre d’aucune maturité et mettent autrui en danger. Cela vaut en alpinisme (lire mon livre sur la gestion de la peur par les alpinistes professionnels pour en savoir plus à ce sujet) comme en management.
C’est peut-être la raison pour laquelle le verbe “appréhender” revêt le double sens d’avoir peur et de comprendre. Pour avoir peur, il faut en effet comprendre le danger auquel on s’expose, il faut en avoir conscience. C’est seulement ainsi qu’on peut faire preuve de courage en dépassant sa peur pour affronter le risque.
Le héros se révèle dans la difficulté. Le faible est le héraut de sa propre inconscience.