28 août 2015 | Blog, Blog 2015, Communication | Par Christophe Lachnitt
Twitter se prend les pieds dans le respect de la vie privée
Au mois de juin, le réseau de micro-blogging avait fermé le compte Politwoops, créé par la Sunlight Foundation, qui archivait les tweets publiés puis supprimés par des hommes et femmes politiques américains.
Dans cette affaire, la seule chose qui dépassait la stupidité de la décision était sa justification : le respect de la vie privée.
Cette semaine, Twitter a récidivé en fermant une trentaine de comptes internationaux (notamment en Allemagne, Argentine, Australie, Corée du Sud et Tunisie) qui, sur le modèle de Politwoops, enregistraient les tweets mis en ligne puis retirés par leurs dirigeants politiques locaux respectifs.

(CC) Brian Kopp
Cette démarche revient à donner la possibilité aux leaders politiques, après avoir fait une déclaration à la télévision ou à la radio qui ne leur plaît pas, de demander aux médias concernés (et à ceux qui l’ont reprise) de la supprimer de leurs archives.
Lorsqu’un homme ou une femme politique s’exprime sur Twitter, sa prise de parole est publique – c’est d’ailleurs son objectif intrinsèque – et n’a donc aucun rapport avec la notion de respect de la vie privée.
C’est pourquoi l’interdiction d’utiliser ses API (Application Program Interface) faite par Twitter à Politwoops et ses confrères, lesquels accomplissaient une forme de mission de service public, est confondante.
Elle l’est d’autant plus qu’elle intervient la semaine même où sa fonction de lecture automatique des vidéos eut pour conséquence que beaucoup d’utilisateurs du service furent choqués de voir, sans y avoir été préparés ni l’avoir souhaité, la vidéo de l’assassinat de deux journalistes commis en direct à la télévision américaine.
C’est une forme de violation du respect de la vie privée qui me semble éminemment plus grave.