10 juillet 2016 | Blog, Blog 2016, Management | Par Christophe Lachnitt
Une prévision amendée nous influence plus que la prévision initiale
C’est ce que révèle une étude réalisée par une équipe de psychologues des universités du Wisconsin (Madison) et de Toronto.
En théorie, nous devrions fonder nos décisions sur l’information la plus récente à notre disposition. En fait, cette recherche montre que nous avons tendance, lorsque la probabilité d’un événement augmente, à considérer qu’elle va continuer de croître et lui donner une valeur excessive. Le même phénomène se produit à la baisse.
Pour arriver à cette conclusion, les universitaires menèrent une expérimentation avec des volontaires. Ils leur dirent que la probabilité, estimée par des scientifiques, que le changement climatique provoque l’extinction des hirondelles rustiques d’ici 2050 avait initialement été établie – selon les participants – à 20% ou 30% ou 40% puis qu’elle avait récemment été révisée à 30%.
Les personnes auxquelles une augmentation de la probabilité fut communiquée envisagèrent l’extinction des hirondelles rustiques comme 11% plus prochaine que celles qui furent informées d’une probabilité stable et 36% plus prochaine que celles qui furent averties d’une probabilité décroissante. Pourtant, toutes avaient in fine reçu la même information sur la dernière probabilité déterminée par les spécialistes.
Cette expérience fut répétée sur un grand nombre de sujets dans des environnements très différents et produisit toujours des résultats comparables quant à la subjectivité de notre perception des probabilités.
Cette étude prodigue un enseignement très intéressant dans la gestion aussi bien des dynamiques de prise de décision au sein des entreprises (pensez à vos objectifs budgétaires ou de quotas de ventes) que de la communication financière des sociétés cotées à l’égard des marchés.