13 août 2016 | Blog, Blog 2016, Management | Par Christophe Lachnitt
La leçon de management de Joe Biden
L’humanité est la première des qualités professionnelles.
Circule cet été sur le web social une note diffusée il y a près de deux ans à ses équipes par le Vice-Président américain Joe Biden (voir la photo ci-dessous).
Celui-ci y demande à ses collaborateurs de ne pas sacrifier leur vie familiale (anniversaires, mariages, cérémonies religieuses, remises de diplôme, maladies, décès…) pour s’acquitter de leur tâche professionnelle. Il les prévient même qu’il sera très déçu s’il se rend compte qu’ils font passer leur travail avant l’attention portée à leurs proches.
Comme Joe Biden le rappelle en conclusion, cette règle qu’il prend la peine de formaliser a été appliquée de manière informelle depuis son accession au Sénat des Etats-Unis. Ce qu’il n’écrit pas mais que tout le monde sait outre-Atlantique est que celle-ci fut réalisée dans des conditions tragiques.
En effet, alors qu’il venait d’être élu au Sénat en 1972 à seulement vingt-neuf ans, son épouse et sa fillette d’un an furent tuées dans un accident de voiture dont ses deux fils (Beau et Hunter) réchappèrent avec de sérieuses blessures.
Joe Biden prêta serment à leur chevet à l’hôpital. Il effectua ensuite plusieurs mandats à Washington D.C. en rentrant tous les soirs en train chez lui, dans l’Etat du Delaware, pour les élever. Et, clin d’oeil effroyable du destin, six mois après la diffusion de la note reproduite ci-dessus, l’un de ses deux fils, Beau, fut emporté à 46 ans par un cancer du cerveau.
Indépendamment de son infinie décence, le principe édicté par Joe Biden présente un double intérêt managérial :
- les individus les plus équilibrés sur le plan personnel sont aussi ceux qui sont dans les meilleures conditions pour donner le meilleur d’eux-mêmes dans leur travail ;
- les personnes qui accordent le plus d’importance au soin de leurs proches dans leur vie familiale ont généralement la même empathie à l’égard de leurs collègues.
Si le Vice-Président des Etats-Unis, l’un des dirigeants les plus éminents de la planète1, peut cultiver cette sensibilité à l’égard de son équipe, tous les managers, à tous les niveaux, doivent pouvoir le faire également.
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1 Ce ne fut pas le cas de tous les Vice-Présidents américains mais c’est celui de Joe Biden dans l’Administration Obama.