Fermer

Ce formulaire concerne l’abonnement aux articles quotidiens de Superception. Vous pouvez, si vous le préférez, vous abonner à la newsletter hebdo du site. Merci.

Fermer

Communication.Management.Marketing

Toute vérité n'est que perception

Management : un leader est toujours un romantique

C’est en définitive ce qui le distingue d’un manager.

J’ai regardé ces dernières semaines la série documentaire “All Or Nothing” consacrée par Amazon à la saison passée de l’équipe de football de Manchester City. Ses huit épisodes sont très instructifs en matière de management1.

Le principal personnage de la série, et du club de Manchester, est Josep (dit “Pep”) Guardiola, l’entraîneur aujourd’hui considéré comme le meilleur au monde pour ses résultats et, peut-être plus encore, sa théorie du jeu. Dans “All Or Nothing”, on le voit, toute la saison durant, inculquer ses principes aux joueurs de son équipe, confirmant que le manager est d’abord un éducateur. Il mena ainsi ses hommes à un triomphe avec un nombre record de points dans le championnat national le plus exigeant au monde.

Guardiola n’est pas le seul à remporter des trophées. Pour ne considérer que son rival le plus constant, José Mourinho a, lui aussi, conquis de nombreux titres à la tête de ses équipes respectives. Mais, à l’instar de la majorité de ses confrères, Mourinho ne développe pas une vision du jeu originale.

Pep Guardiola – (CC) Thomas Rodenbücher

Ces deux entraîneurs symbolisent à mon sens deux types de dirigeants : le leader, romantique, et le manager, pragmatique.

Le manager fait adhérer ses équipes par ses résultats, le leader les mobilise autour de sa vision. Celui-ci galvanise par son élan alors que celui-là rassemble sur son bilan2.

Elon Musk aurait-il révolutionné l’industrie spatiale s’il avait dû bâtir SpaceX à partir de ses résultats dans ce domaine où il était un autodidacte sans la moindre référence ? C’est sa vision de la constitution d’une espèce multi-planétaire qui porta la start-up sur ses fonts baptismaux.

Ainsi, la différence entre le leader et le manager tient-elle au fait que le premier donne du sens à son magistère. Dès lors, qu’il réussisse ou pas, l’expérience vécue par ses équipes a la même signification. Le manager, lui, ne subsiste que par ses performances. Si le leader veut être le maître du futur, le manager est l’esclave de son passé.

Le sens porté par Steve Jobs était le même quand il cofonda Apple et quand il en fut limogé. Il était toujours le même quand il revint à la tête de l’Entreprise et c’est d’ailleurs ce sens – sa vision sociétale, ses préceptes stratégiques, sa philosophie managériale… – qui justifia ce retour. Si un manager n’incarne aucun sens même lorsqu’il réussit, un leader, lui, produit du sens même lorsqu’il échoue.

Il ne s’agit pas pour moi de déprécier les managers : ils sont indispensables, préférablement aux côtés de leaders, et peuvent permettre à leur organisation d’engranger de grands succès. Mais leur impact s’arrête aux bornes de celle-ci.

De fait, la différence entre leader et manager est affaire d’ambition : alors que le pragmatique cherche à tirer le meilleur du monde existant, le romantique imagine un monde meilleur.

1 A cet égard, il met également en lumière tout ce qui manque dans ce domaine au Paris Saint-Germain pour être digne de ses aspirations.

2 Il a déjà gagné, donc il peut réussir de nouveau.

Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

Remonter

Logo créé par HaGE via Crowdspring.com

Crédits photos carrousel : I Timmy, jbuhler, Jacynthroode, ktsimage, lastbeats, nu_andrei, United States Library of Congress.

Crédits icônes : Entypo