Fermer

Ce formulaire concerne l’abonnement aux articles quotidiens de Superception. Vous pouvez, si vous le préférez, vous abonner à la newsletter hebdo du site. Merci.

Fermer

Communication.Management.Marketing

Toute vérité n'est que perception

Vive l’échec !

Ceux qui refusent l’échec refusent le succès.

C’est une conviction que j’ai exprimée à plusieurs reprises sur Superception : le progrès passe par la remise en question et celle-ci induit le risque d’échouer et, partant, l’opportunité d’apprendre. Echec et succès sont donc intimement liés. Celui qui se vante de ne jamais échouer ne démontre pas sa valeur, comme il le croit, mais son refus de sortir de sa zone de confort.

A ce sujet, j’ai déjà mentionné sur ce blog la célèbre citation de celui que je considère comme le plus grand sportif de tous les temps, toutes disciplines confondues, Michael Jordan : “j’ai manqué plus de 9 000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matches. 26 fois, on m’a fait confiance pour réaliser le tir gagnant à la fin d’un match et je l’ai raté. J’ai échoué, échoué et encore échoué dans ma vie. Et c’est pourquoi je gagne“.

Il y a quelques jours, Kareem Abdul-Jabbar, qui détient toujours le record de points marqués en carrière par un joueur de la NBA (la ligue de basketball professionnelle américaine), consacrait un article à Kobe Bryant sur son blog à l’occasion de la journée d’hommage1 dédiée, outre-Atlantique, au génie du jeu décédé il y a deux ans et demi dans un accident d’hélicoptère.

En célébrant le parcours de Kobe Bryant, Kareem Abdul-Jabbar aurait pu polariser son article à ses multiples accomplissements :

  • cinq titres NBA ;
  • deux titres olympiques ;
  • quatrième marqueur en carrière de l’histoire de la NBA (33 643 points) ;
  • premier joueur de l’histoire de la NBA à avoir marqué au moins 30 000 points et réalisé au moins 6 000 passes décisives en carrière ;
  • l’un des quatre seuls joueurs de la NBA à avoir marqué 25 000 points, pris 6 000 rebonds et effectué 6 000 passes décisives en carrière ;
  • deux fois meilleur joueur (MVP) des finales NBA ;
  • une fois meilleur joueur (MVP) de la saison NBA ;
  • deuxième plus grand nombre de points (81) marqués dans un match NBA ;
  • Oscar du meilleur court métrage d’animation.
Kareem Abdul-Jabbar et Kobe Bryant le 25 janvier 2009 au Staples Center de Los Angeles – (CC) Andrew D. Bernstein-Getty Images

Mais c’est sur une autre statistique que Kareem Abdul-Jabbar focalisa son propos : celle des tirs manqués en carrière par Kobe Bryant qui détient le record de l’histoire de la NBA en la matière avec 14 481 échecs.

Comme l’écrit Kareem Abdul-Jabbar, qui sait de quoi il parle :

A mes yeux, cette statistique est le fondement de sa grandeur en tant que sportif – et l’une des raisons pour lesquelles notre affection pour l’homme qu’était Kobe Bryant transcende notre admiration pour le basketteur.

Laissez-moi vous expliquer : certaines personnes, et pas seulement des sportifs, sont motivées dans la vie par la peur de perdre. Ils se démènent parce qu’ils ne veulent pas échouer. Cette peur de l’échec prend souvent racine dans leur anxiété au sujet de l’image qu’ils donnent. Ils se voient uniquement dans leur reflet dans les yeux des autres.

Au contraire, les plus grands ne sont pas motivés par la victoire mais par le dépassement de leurs propres attentes. Leur objectif est de s’efforcer d’atteindre leur plein potentiel – et parfois de dépasser ce qu’ils avaient imaginé. Gagner n’est pas le but, c’est un heureux sous-produit.

Kobe Bryant détient le record du nombre de tirs manqués dans l’histoire de la NBA. Pour certains, c’est un élément négatif. Pour moi, cela signifie qu’il n’était pas intimidé par le fait de manquer, de perdre, d’échouer. Il n’hésitait pas en se demandant : “Et si je rate ? Que vont penser les entraîneurs ? L’équipe ? Les fans ?” Il agissait en compétiteur ultime : il tentait sa chance.

Prendre un risque, c’est accepter l’échec et le succès en même temps. Le fait de rater autant et pourtant de se sentir suffisamment confiant pour tenter encore et encore exprime les meilleures qualités de l’être humain : imaginer quelque chose au-delà de ce qui est, au-delà de ce que vous avez été capable d’accomplir dans votre vie et s’efforcer d’en faire une réalité, peu importe le nombre de fois où vous échouez.

Nous aimons Kobe parce qu’il n’avait pas peur de prendre des risques”.

Ce dont témoigne aussi Kareem Abdul-Jabbar dans son article est une autre conviction que j’ai souvent partagée avec vous sur Superception : la compétition la plus exigeante est celle qui nous confronte à nos propres limites. Il est bien plus intéressant, et souvent plus difficile, de devenir la meilleure version de soi que la meilleure version d’un autre.

C’est la raison pour laquelle, par exemple, je considère que les managers ne doivent pas mettre leurs collaborateurs en concurrence les uns avec les autres mais les accompagner, en les challengeant et en les aidant à gérer leur peur de l’échec, pour qu’ils réalisent tout leur potentiel.

1 Cette journée a lieu le 24 août, date qui fait référence aux deux numéros (8 et 24) portés par Kobe Bryant durant sa carrière.

Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

Remonter

Logo créé par HaGE via Crowdspring.com

Crédits photos carrousel : I Timmy, jbuhler, Jacynthroode, ktsimage, lastbeats, nu_andrei, United States Library of Congress.

Crédits icônes : Entypo