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Communication.Management.Marketing

Toute vérité n'est que perception

En matière de management, on n’a encore rien trouvé de mieux que l’exemplarité

Que vaut une exigence d’excellence si elle ne vaut pas pour tout le monde ?

Il est de coutume, dans le football américain comme dans beaucoup d’autres sports, que les coaches montrent à leurs joueurs, après chaque match ou séance d’entraînement, des images vidéo de leur prestation et, en particulier, des actions qu’ils ont mal négociées.

C’est l’occasion pour les entraîneurs de morigéner les joueurs excessivement nonchalants ou insuffisamment concentrés et de leur donner des conseils techniques, physiques et mentaux. Les risques posés par ces sessions procèdent notamment d’un traitement différencié des joueurs en fonction de leur statut et d’une tentation des coéquipiers de se renvoyer la responsabilité de leurs fautes.

C’est pourquoi la méthode instaurée par Nick Sirianni, le coach des Philadelphia Eagles, l’une des deux meilleures équipes de football américain de la saison en cours, est intéressante : lors de ces revues vidéo, lui-même et ses assistants assument publiquement leurs erreurs quand les instructions de jeu qu’ils ont données à leurs joueurs n’étaient pas pertinentes ou assez claires1. Dans ce cas, c’est l’un de leurs noms, et non le numéro du joueur fautif, qui apparaît sur l’écran avant le ralenti de l’action.

Nick Sirianni – (CC) Philadelphia Eagles

De ce fait, il ne peut plus être question pour aucun joueur de se cacher ou pour les egos d’entrer en ligne de compte. Personne n’est épargné, pas même ceux qui détiennent l’autorité sur le groupe. Cette approche manifeste la primauté de l’exigence d’imputabilité dans l’ensemble du club. Tous les membres de l’équipe, quelle que soit leur position, doivent prendre la responsabilité de leurs bévues. Nul ne peut se soustraire à la recherche de l’excellence.

Nick Sirianni, qui a fait des études de pédagogie avant de se consacrer au football, a essayé plusieurs formules avant de se fixer sur celle-ci. La première fois que son nom s’afficha sur l’écran, ses joueurs furent surpris. Ils comprirent rapidement que toute possibilité de s’échapper venait de disparaître et que la culture du progrès continu serait désormais incontournable.

Ce fonctionnement, unique au sein des 32 équipes de la ligue de football américain (NFL), serait facilement applicable en entreprise avec les mêmes effets positifs. Pourtant, combien de chefs d’entreprise, de dirigeants ou de managers reconnaissent leurs erreurs et signalent ainsi à leurs équipes que le plus important n’est pas d’avoir raison, dans une quête individuelle, mais de performer au service du collectif ?

On n’a encore rien trouvé de mieux, en matière de management, que l’exemplarité.

1 En football américain, les séquences de jeu sont le plus souvent convenues entre les coaches et les joueurs de l’équipe qui attaque avant chaque action.

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