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Communication.Management.Marketing

Toute vérité n'est que perception

Le sens des responsabilités n’est pas corrélé au niveau hiérarchique

Les manuels de management établissent une correspondance entre niveau hiérarchique et niveau de responsabilité.

Cette corrélation est correcte d’un point de vue financier et juridique dans le sens où les différents échelons hiérarchiques définissent par exemple les moyens qu’un manager peut engager au nom de son employeur. Mais cette vision fait fi de l’éthique de responsabilité qui, elle, ne dépend pas du titre inscrit sur une carte de visite mais des valeurs de celui ou celle qui la possède. Il se trouve que le sport, décidément un univers d’enseignement sans limite en termes de leadership, nous a fourni, le week-end dernier, deux exemples de conduite en matière de responsabilité, l’un déplorable, l’autre inspirant.

L’exemple à ne pas suivre provient de Jean-Michel Aulas, longtemps principal propriétaire et désormais “seulement” Président de l’Olympique lyonnais, un club qui, après avoir dominé outrageusement le football professionnel français, est retombé durablement dans le milieu du classement en raison, notamment, des erreurs de management répétées de ses dirigeants. M. Aulas déclara à ce sujet dimanche : “Nous avons fait des erreurs, c’est vrai. Mais, sur les deux dernières années, on paie des erreurs que je ne peux pas assumer, puisque j’avais donné les clés à Juninho1“.

Ce faisant, il invente un concept de management original : l’immunité d’un dirigeant en matière de délégation. Dans son esprit, Jean-Michel Aulas n’est responsable que des décisions qu’il prend et non de celles prises par des personnes qu’il a nommées. C’est oublier que la désignation de ses subordonnés et la définition de la culture dans le cadre de laquelle ceux-ci opèrent sont deux des missions fondamentales de tout leader. Si celui qu’il a désigné commet des erreurs, c’est qu’il s’est trompé en le nommant et/ou le fait travailler dans une culture inadaptée.

Joseph Ossai en larmes après avoir coûté le match à son équipe – (CC) CBS

Au contraire de l’approche de Jean-Michel Aulas, l’exemple à suivre nous est montré par les joueurs de l’équipe de football américain des Cincinnati Bengals qui, dimanche soir, perdirent la demi-finale du championnat de la NFL2 suite à une faute grossière de l’un de leurs jeunes joueurs – dont c’était la première saison en professionnel – à la toute fin de leur match contre les Kansas City Chiefs.

Au lieu de blâmer Joseph Ossai, ses entraîneurs et coéquipiers le consolèrent. Ensuite, lorsqu’il s’estima prêt, certains des joueurs plus expérimentés que lui l’accompagnèrent devant la presse et annoncèrent qu’ils le défendraient si des questions de journalistes venaient à lui manquer de respect. Plusieurs d’entre eux s’exprimèrent également pour expliquer pourquoi l’erreur commise par Joseph Ossai était compréhensible dans le feu de l’action. Alors que leur rêve d’atteindre le si convoité Super Bowl s’était évanoui de la manière la plus douloureuse – parce que la plus évitable – qui fût, l’équipe entière fut solidaire avec celui qui leur avait fait défaut.

Ce week-end, donc, un leader refusa d’assumer ses propres erreurs et des membres d’une équipe assumèrent une faute qu’ils n’avaient pas commise. Il est facile de deviner lequel de ces deux groupes sortira renforcé de la crise qu’il a traversée.

1 Ancienne légende du club sur le terrain qu’il avait nommée directeur sportif du club.

2 C’est-à-dire la finale de conférence.

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