21 novembre 2015 | Blog, Blog 2015, Communication | Par Christophe Lachnitt
La photo de la dépouille du petit Aylan Kurdi n’a pas eu d’effet durable sur la presse
The European Journalism Observatory a étudié la couverture médiatique de la crise des migrants et réfugiés par 24 journaux de 8 pays européens1 (Allemagne, Italie, Lettonie, Pologne, Portugal, République tchèque, Royaume-Uni et Ukraine).
Les principales conclusions de cette recherche se présentent comme suit :
- à l’exception notable du grand quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, tous les journaux d’Europe de l’Ouest couvrirent l’histoire d’Aylan Kurdi et publièrent la photo de son cadavre échoué sur une plage de Turquie ;
- à l’inverse, la majorité des journaux d’Europe de l’Est et des pays baltes relatèrent à peine son histoire et ne publièrent pas sa photo ;
- le nombre d’articles bienveillants à l’égard des réfugiés augmenta considérablement en Europe de l’Ouest après la découverte du corps d’Aylan. Mais il revint en une semaine au niveau qui prévalait auparavant.
Même s’il serait prématuré d’évaluer l’impact de la photo du petit supplicié sur les opinions publiques et les dirigeants politiques – et, partant, sur l’Histoire -, son effet sur les médias, tel que révélé par cette étude, donne un début d’indication à cet égard.
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1 Trois journaux par pays.