7 décembre 2011 | Blog, Blog 2011, Communication | Par Christophe Lachnitt
La fin des mensonges numériques ?
La photo numérique a ouvert des possibilités sans limite à la manipulation de nos perceptions. Une innovation va peut-être sonner le glas de ce phénomène. C’est le magazine américain WIRED qui consacre un article à ce nouveau logiciel quantifiant les changements apportés aux photos.
Cet outil a été développé par deux chercheurs de l’Université de Dartmouth afin de lutter contre le recours excessif de certains acteurs de l’univers des médias (marques, agences de publicité, magazines…) à la retouche numérique via Photoshop. J’avais déjà évoqué ce problème il y a quelques mois lorsqu’une publicité mettant en scène Julia Roberts avait été retirée des médias britanniques en raison de son trop grand travestissement de l’intégrité physique de Pretty Woman – qui n’est plus si pretty apparemment.
Les deux chercheurs de Dartmouth ont analysé 468 clichés originaux et leurs doubles retouchés. Ils en ont déduit un modèle mathématique permettant de détecter l’altération des formes et des principaux éléments d’une photo. Leur logiciel classe les clichés retouchés sur une échelle de 1 à 5. Toutes les retouches, en effet, ne sont pas critiquables. C’est l’excès, comme en toute matière, qui est condamnable.
Les psychologues s’insurgent ainsi contre l’utilisation abusive du bistouri numérique pour perfectionner les attributs déjà impressionnants des mannequins, acteurs et actrices. Ils redoutent que la création de standards de beauté inégalables n’entraîne des désordres psychiques et physiques chez les personnes qui sont sensibles aux modèles véhiculés par les publicités.
Quand on n’a plus la beauté parfaite au pixel près, il reste le charme…