20 juillet 2012 | Blog, Blog 2012, Communication | Par Christophe Lachnitt
Le temps presse pour la presse
Après leurs difficultés économiques, c’est un nouveau péril qui menace les médias.
Les résultats d’un sondage publiés il y a quelques jours par Gallup révèlent le déclin de la confiance des Américains dans l’information télévisée et la presse écrite.
Seulement 21% des adultes interrogés font ainsi confiance aux informations télévisées (cf. ci-dessus), le plus bas résultat depuis que cette étude existe. Le niveau de confiance dans la presse écrite s’établit lui à 25% (cf. ci-dessous).
Comme les auteurs du rapport le soulignent, ces résultats auraient pu être plus négatifs encore si le sondage avait été réalisé après la récente pantalonnade de CNN et Fox News à propos de la décision de la Cour Suprême relative à la réforme de l’assurance-maladie portée par Barack Obama (voir mon article à ce sujet).
De manière peut-être plus inquiétante encore, l’étiolement de la confiance des Américains dans leurs médias est comparable sur l’ensemble de l’échiquier politique, les libéraux (au sens américain du terme) étant, pour la première fois depuis cinq ans, encore plus sceptiques que les conservateurs à l’égard de l’information télévisée (cf. ci-dessus). Ainsi, ce n’est plus seulement un camp qui se plaint de la supposée orientation politique des médias. C’est la majorité du peuple américain, toutes tendances confondues, qui est suspicieux à leur endroit.
On assiste ces temps-ci à une défiance croissante des Américains à l’égard de beaucoup d’institutions. Le quatrième pouvoir n’est donc pas le seul à être affecté. Mais son rôle particulier dans la prospérité démocratique rend les résultats de ce sondage très alarmants.
Le 31 août 1944, Albert Camus écrivait dans Combat, “un pays vaut souvent ce que vaut sa presse”. Il est temps que les Américains nous le prouvent en réorientant leur consommation médiatique vers une offre plus qualitative.
Je suis en effet convaincu que les médias sont une industrie de la demande.