1 août 2012 | Blog, Blog 2012, Management | Par Christophe Lachnitt
Bouillon de culture
Plaidoyer pour l’institutionnalisation de la culture au sein des entreprises.
J’exprime régulièrement sur Superception ma conviction que la culture est le premier actif d’une entreprise. Il se trouve que FORTUNE se faisait récemment l’écho sur son site Internet de l’émergence de fonctions dédiées à la culture au sein de certaines grandes sociétés américaines.
Edouard Herriot disait que la culture est ce qui reste quand on a tout oublié. Appliquée à un sens différent du mot culture, cette citation reste tout à fait pertinente pour le monde de l’entreprise. La culture d’une entreprise, en effet, est ce qui reste à ses collaborateurs une fois qu’ils ont tout oublié : leurs compétences, les projets auxquels ils contribuent, leurs objectifs annuels… Indépendamment des compétences, des projets, des KPIs, la culture est le substrat des relations humaines au sein d’une entreprise. De ce fait, elle influence l’ensemble de son activité.
Une culture d’entreprise est donc cruciale : elle fournit les codes de la vie collective. Ces codes sont très différents d’une entreprise à l’autre. Ils sont aussi souvent muets car peu d’entreprises prennent le soin et le temps de définir leur propre culture, de la faire vivre et évoluer avec le temps et de la communiquer à leurs collaborateurs. Pourtant, la bonne compréhension de la culture d’une entreprise est souvent ce qui fait la différence entre l’échec et le succès de ses collaborateurs et, partant, de l’entreprise elle-même.
C’est pourquoi la mise en place de Chief Culture Officer (directeur de la culture) au sein de certaines grandes entreprises américaines me semble une initiative extrêmement importante. Une telle fonction devrait à mon sens avoir pour objectif de s’assurer que, du recrutement aux décisions stratégiques, tout est réalisé, au sein d’une entreprise, de manière cohérente avec sa culture et que, lorsque c’est nécessaire, celle-ci évolue sainement.
Comme pour tout groupe social, il n’existe pas d’entreprises qui n’ont pas de culture. Il en existe en revanche beaucoup qui ne sont pas conscientes qu’elles en ont une. Or une entreprise qui ne veut pas boire le bouillon à terme doit entretenir sa culture.