Fermer

Ce formulaire concerne l’abonnement aux articles quotidiens de Superception. Vous pouvez, si vous le préférez, vous abonner à la newsletter hebdo du site. Merci.

Fermer

Communication.Management.Marketing

Toute vérité n'est que perception

La leçon de communication de Roger Federer

Le plus grand joueur de tennis de l’Histoire est aussi l’un des meilleurs sportifs communicants de tous les temps.

The New York Times a eu la très bonne idée de s’intéresser aux obligations médiatiques auxquelles se soumet Roger Federer. Il faut dire que le numéro un mondial a été interviewé, durant son exceptionnelle carrière, plus que tout autre joueur de tennis et probablement plus que tout autre sportif professionnel.

Le quotidien new-yorkais a suivi le marathon médiatique du Suisse après une victoire : souvent les interviews durent plus longtemps que le match. Ainsi, samedi dernier, après avoir donné la réplique à deux chaînes de télévision sur le court à 17h15 dès la balle de match expédiée, Federer se rendit-il aux vestiaires pour enfiler une chemisette propre avant de se présenter dans le studio de CBS. Il répondit aux questions du journaliste, puis salua ses fans et prit une photo avec l’un d’eux. En parcourant les tunnels qui le ramenèrent aux vestiaires où il allait se doucher, il discuta de la suite de son programme médiatique avec son agent.

A 18h00, sa conférence de presse débuta. Il fournit une analyse plus détaillée et en trois langues – anglais, allemand et français – de sa performance. Après la conférence de presse, Federer se rendit dans un autre endroit du stade pour réaliser des interviews avec des radios et d’autres chaînes de télévision. Il était 19h30 lorsqu’il en eut terminé. Comme son agent le remarque dans l’article du New York Times, il est heureux pour son agenda que le Suisse ne parle pas italien.

Roger Federer – (CC) Marianne Bevis

Dans tous ces rendez-vous médiatiques, le risque d’erreur ou de dérapage n’est jamais absent. Lors des conférences de presse, les questions passent rapidement d’un sujet à l’autre et ne sont presque jamais limitées au match qui vient de s’achever. Or les réponses de Federer sont généralement longues et analytiques. Ainsi, alors que la plupart des joueurs du circuit passent au maximum 20 à 30 minutes en interviews, Federer en a-t-il rarement terminé en moins d’une heure. Après une victoire finale dans un tournoi important, l’exercice dure traditionnellement trois heures.

En outre, des sujets récurrents dans l’actualité du Suisse – comme les conséquences de la perte de sa place de numéro un mondial en 2010 – peuvent faire l’objet de centaines de questions répétitives auxquelles le joueur doit répondre pendant des mois qu’il en ait envie ou pas, après des défaites comme après des succès. Et, chaque mois, l’agent de Federer reçoit en moyenne 150 demandes d’interview.

Et pourtant, le génie helvète se plie toujours de bonne grâce aux contraintes des médias. Un journaliste raconte même dans l’article du New York Times que, la veille d’une demi-finale à Roland Garros (!), Federer enregistra une seconde fois une interview pour une chaîne de télévision après que les techniciens eurent réalisé qu’il y avait eu un problème technique lors de la première prise.

Surtout, Roger Federer parvient à réaliser cette prouesse d’être l’un des personnages publics les plus visibles au monde, de s’exprimer auprès des médias sans filet en moyenne sept heures chaque semaine, de tenir des propos généralement intéressants et de ne jamais avoir vu ses déclarations, en 15 ans de carrière professionnelle, être à l’origine d’une polémique.

Le Suisse réunit pour ce faire trois qualités qui devraient constituer une leçon pour tous les porte-parole : intelligence, professionnalisme et gentillesse.

2 commentaires sur “La leçon de communication de Roger Federer”

› Ajouter un commentaire

Finies les colères de MacEnroe, les pitreries de Nastase et les tenues bariolées d’Agassi, tout est sous contrôle désormais.
Federer est un génie du tennis et en même temps un professionnel de la communication, les médias, les sponsors et le public y trouvent leur compte. Place aux rois de la conférence de presse, tout est propre, beau, rigoureux, aseptisé. Match gagné ou perdu, première place ou pas, ce n’est plus ça le plus important finalement, ce n’est pas le palmarès de Kournikova qui me contredira. En même temps, plus un sourire sur les visages des compétiteurs, ils sont dans l’ensemble stéréotypés, interchangeables.
Federer est le meilleur représentant de son sport, il a atteint l’excellence, il remplit toutes les exigences de son temps. La perfection. Superman! Comment ne pas aimer un tel être parfait? Et surtout pourquoi s’en passer?
Avec autant de sollicitations, on en vient néanmoins à se demander comment il fait pour s’octroyer le temps indispensable de la récupération, surtout avec l’allongement des matchs ces dernières années…
Federer à la retraite, c’est un autre encore plus fort que le milieu tentera de nous construire. Et tout le monde roupillera encore davantage devant son téléviseur.

Cher riphifhy,
Je suis, comme vous semble-t-il, un très grand fan de Big Mac et Agassi (désolé, je n’ai pas connu Nastase en tant que joueur). Il est vrai que tout est davantage sous contrôle de nos jours – en tout cas davantage le comportement que certaines tenues vestimentaires – et on peut le regretter. En revanche, je ne crois pas qu’on puisse dire des déclarations de Federer qu’elles sont aseptisées (même s’il n’insulte pas les arbitres) ni que le palmarès ne compte pas (Kournikova est une exception à cet égard, la notoriété des joueurs correspond d’autant plus à leur classement qu’ils se distinguent moins par d’autres aspects comme vous le mentionnez) ni que les joueurs ne sourient plus (même les Big 4 sourient sur le court).
Enfin, si vous roupillez devant votre téléviseur lorsque vous regardez jouer Federer, je ne peux plus rien pour vous tennistiquement. 🙂
Xophe

Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

Remonter

Logo créé par HaGE via Crowdspring.com

Crédits photos carrousel : I Timmy, jbuhler, Jacynthroode, ktsimage, lastbeats, nu_andrei, United States Library of Congress.

Crédits icônes : Entypo