10 octobre 2013 | Blog, Blog 2013, Communication | Par Christophe Lachnitt
Tournez sept fois vos doigts au-dessus de votre clavier avant d’écrire sur Twitter
Une maladresse y est trop vite arrivée.
J’évoquais avant-hier l’un des dangers créés par Twitter pour les acteurs de l’actualité : la mise en ligne d’un commentaire insuffisamment réfléchi sous l’effet de l’instantanéité qui régit ce média. Un autre risque résultant du même effet est un manque de rigueur dans la mise en ligne d’une remarque innocente sur le fond.
Dan Pfeiffer, l’un des conseillers de Barack Obama à la Maison-Blanche vient d’en faire l’expérience. Ainsi que l’a relaté POLITICO, Pfeiffer a posté sur Twitter un commentaire relatif à la contribution des médias américains à la radicalisation politique actuelle du pays, soulignant qu’elle constituait un facteur bien plus important à droite.
Mais, au lieu d’écrire “a much bigger factor on the right”, il tapa “a much nigger factor on the right“, publiant son message avec le terme “nigger” (nègre) et commettant l’une des transgressions sémantiques les plus inacceptables outre-Atlantique. Il s’excusa dans la foulée et fut tout aussi rapidement pardonné par l’immense majorité des protagonistes.
La mésaventure de Dan Pfeiffer illustre cependant le risque, sur un média qui fonctionne en temps réel, de confondre vitesse et précipitation. Cet incident est d’autant plus instructif que son héros (malgré lui) conseille Barack Obama en matière de communication. Il est donc tout sauf novice dans le maniement d’Internet et dans les conséquences potentielles d’un buzz négatif né sur Twitter.
Fort heureusement, la faute de frappe de Pfeiffer n’a eu aucune conséquence. Mais il en irait différemment si une telle maladresse intervenait dans un domaine qui opère encore plus rapidement que la politique, la Bourse. On a déjà pu observer l’impact de Twitter sur Wall Street à la hausse (lire ici et ici) et à la baisse (lire ici) suite à des actions volontaires – même si pas toujours licites. On ne peut imaginer qu’avec effroi pour l’auteur de la bévue les répercussions d’une faute de frappe dans un tweet diffusant une information financière.