9 janvier 2016 | Blog, Blog 2016, Management | Par Christophe Lachnitt
Comités exécutifs : les psychopathes au pouvoir
Les psychopathes sont généralement plus malhonnêtes, égocentriques, imprudents et cruels que la moyenne de la population. Mais tous ne deviennent pas des tueurs en série. Certains sont cadres dirigeants, peut-être même dans votre entreprise.
Ils peuvent y croiser des individus machiavéliques qui se caractérisent par leur charme, leur capacité à manipuler et trahir autrui, leur impitoyabilité et leur impulsivité. Ils y fréquentent sans doute aussi des esprits narcissiques, qui se reconnaissent à leur prétention à la grandeur, leur insécurité personnelle exprimée dans une estime de soi excessive et leur conviction d’avoir davantage de droits que les autres.
Une étude réalisée en Allemagne révèle que les Narcisse sont mieux rémunérés que leurs collègues et que les Machiavel atteignent des niveaux plus élevés dans la hiérarchie.
Précédemment, une analyse menée sur quinze ans avait déjà démontré que les personnes ayant des caractéristiques psychopathiques et narcissiques avaient tendance à monter dans les hiérarchies et être mieux rétribuées. Le niveau de psychopathie observé dans les instances dirigeantes des entreprises serait ainsi trois fois supérieur à celui de la population globale. Cela confirme les données que je vous avais communiquées à ce sujet il y a quatre ans.
La réussite de ces personnalités s’explique par les traits positifs qui accompagnent leurs travers : extraversion, ouverture à de nouvelles expériences, curiosité, confiance en soi et esprit de compétition. En outre, d’autres aspects moins glorieux les favorisent également : par exemple, leur séduction et faculté d’intimidation effraient leurs concurrents et captivent leurs patrons.
Naturellement, leur succès se développe au détriment du groupe auquel ils appartiennent. Ils y entretiennent des pratiques de harcèlement, vol ou sabotage. Leur comportement se traduit dans leur entourage par un absentéisme et un taux d’attrition plus élevés. Le plus souvent, leur approche professionnelle résulte dans une performance insuffisante, ce qui ne les empêche pas d’être promus.
Un niveau intermédiaire de machiavélisme peut cependant produire un fort engagement au service du collectif car les individus qui en sont dotés se distinguent par leur talent politique ainsi que leur capacité à développer des réseaux relationnels et à manager leurs patrons.
Merci pour les articles de votre blog concis et instructifs.
Un professeur de management de Stanford, Robert Sutton PhD, a publié une étude d’impacts sur les “fortes personnalités” : “Objectif Zéro-sale-con” (plus ou moins bien traduit de l’anglais “The No Asshole Rule”). Pour lui ces personnalités font beaucoup de dégâts dans les entreprises et il ne serait sans doute pas aussi tolérant que vous l’êtes concernant leurs aptitudes politiques. Les talents de ces personnes sont ceux qui permettent une ascension rapide car ils sont à la fois dominants vis-à-vis de leurs collaborateurs (ce qui fera dire de leurs supérieurs qu’ils mènent bien leurs troupes) et serviles et manipulateurs face à leurs supérieurs ce qui les fait entrer dans les bonnes grâces. J’ai placé une fiche de lecture de ce livre sur mon site.
Bonjour,
Désolé que vous ayez perçu une tolérance à l’égard de ces individus dans mon article (qui ne doit donc pas être clair à ce sujet) car je n’en éprouve aucune et les dénonce régulièrement sur Superception.
Merci pour la mention de Bob Sutton qui est effectivement une référence dans les études menées dans ce domaine. J’ai eu la chance, il y a plusieurs années, d’écouter l’une de ses conférences à Stanford et en garde un vif souvenir.
Bien à vous.
Xophe