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Communication.Management.Marketing

Toute vérité n'est que perception

Oui, l’intelligence artificielle peut améliorer la performance des entreprises tout en favorisant l’épanouissement de leurs équipes

Pour ce faire, les organisations de toutes tailles doivent se pencher sur leurs pratiques en matière de formation.

L’histoire est aussi touchante qu’impressionnante.

Lorsque les Talibans prirent le contrôle de sa ville et l’empêchèrent, comme toutes les jeunes filles, d’aller à l’école, Sultana se révolta à sa manière. Elle s’inscrivit à la Khan Academy, une organisation à but non lucratif créée par Sal Khan pour fournir une éducation en ligne gratuite aux étudiants du monde entier. Sultana s’y auto-éduqua pendant huit ans, notamment en anglais, mathématiques, physique et astrophysique, et réalisa qu’elle apprenait davantage que ses frères dans l’école assujettie par les Talibans. Elle mentit à ses parents et se rendit au Pakistan pour passer le SAT, le test standardisé d’admission dans les universités américaines, qui n’est pas accessible en Afghanistan. Elle obtint ensuite un visa pour aller étudier aux Etats-Unis où elle fut accueillie par l’Université de l’Arizona sur le seul fondement de son test SAT et de ses années d’apprentissage en ligne. Elle est aujourd’hui membre de la faculté de recherche en informatique quantique de l’Université de Tufts.

L’histoire de Sultana met deux réalités en lumière : la soif inextinguible des êtres humains pour la connaissance et le potentiel des technologies numériques pour l’assouvir. C’est ici que l’intelligence artificielle générative entre en scène. Son potentiel en matière d’éducation, pour toutes les Sultana de la planète, et de formation, pour tous les salariés, est sans précédent et sans limites.

En effet, les robots conversationnels tels que ChatGPT (OpenAI) ou Claude (Anthropic) peuvent se transformer en tuteurs individuels et personnalisés. Dès lors, chaque personne, qu’elle soit écolier, étudiant ou salarié, peut recevoir une éducation digne de celle des empereurs. Chaque jeune peut évoluer à son rythme et/ou, comme Sultana, accéder à une instruction hors de sa portée. Chaque adulte peut se spécialiser ou se reconvertir à volonté et à un coût que son employeur ne considérera jamais dirimant.

(CC) Midjourney – Mon prompt : “A woman in her forties working at an office table with a cute robot. 3D Pixar cartoon. Monochromatic red –ar 16:9”

L’une des valeurs ajoutées de l’intelligence artificielle dans cette optique est sa capacité à agir peu ou prou comme un tuteur socratique. Si j’ai commencé cet article en évoquant la Khan Academy, c’est parce qu’elle est aujourd’hui pionnière dans l’utilisation de l’IA générative à des fins pédagogiques. Elle a ainsi développé, dans le cadre d’une collaboration avec OpenAI, le robot conversationnel Khanmigo qui préfigure le futur de l’enseignement.

Lorsqu’un élève demande à Khanmigo la solution d’un problème, il ne la lui donne pas mais lui présente des étapes pour qu’il y parvienne par ses propres moyens, éventuellement en lui donnant des indices. Mieux, Khanmigo s’efforce de comprendre les motivations de son interlocuteur pour lui proposer la méthode d’apprentissage la mieux adaptée à sa personnalité et ses intérêts : si un élève est plus passionné par le football que par les mathématiques, Khanmigo lui proposera des exercices d’algèbre ou de géométrie appliqués au ballon rond. Khanmigo peut aussi débattre avec son étudiant, ce qui permet à celui-ci de tester des arguments, y compris face à des personnages historiques incarnés temporairement par l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, l’interaction avec le robot conversationnel passe par une interface textuelle fondée sur du langage naturel. On peut parier que, demain ou après-demain, elle se fera de manière plus naturelle encore par la voix.

Ainsi donc, chaque personne peut-elle disposer d’un tuteur dont le savoir est aussi infini que la patience et qui est entièrement dédié à sa réussite, toujours prêt à l’aider et jamais excessivement critique. Incidemment, ces deux deniers aspects sont loin d’être secondaires : une (assez ancienne) recherche menée par une équipe de l’Université de Californie du Sud a montré que des patients souffrant de stress post-traumatique partageaient davantage d’informations avec des avatars numériques qu’avec des thérapeutes humains parce que ceux-là étaient plus patients et moins sentencieux que ceux-ci.

Les conditions se mettent donc en place pour que la formation professionnelle connaisse des améliorations exponentielles de ses prestations pour les salariés dont les employeurs seront disposés à revoir de fond en comble leurs politiques et programmes de ressources humaines. En l’espèce, l’intérêt des entreprises et de leurs collaborateurs converge, ce qui ne sera pas toujours le cas avec l’intelligence artificielle : en matière de formation, elle offre aux premières une performance accrue et aux seconds une pertinence professionnelle prolongée et un épanouissement cognitif garanti.

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