31 août 2016 | Blog, Blog 2016, Communication | Par Christophe Lachnitt
Notre “paresse vitale” est à l’origine de notre réceptivité à la désinformation
Notre survie dépend de notre paresse.
Notre cerveau est confronté en permanence à un nombre infini de stimuli et l’une de ses tâches les plus essentielles est de prioriser ceux sur lesquels il se focalise. Il lui faut en effet éviter d’être dépassé par une surcharge sensorielle qui mettrait en danger sa faculté à exercer sa mission première, assurer notre survie.
Pour prendre mon exemple favori, notre sens du toucher ne fonctionne pas en continu mais seulement lorsqu’il nous apporte des informations utiles : nous ne sentons ainsi pas le contact des vêtements que nous portons parce qu’il s’agit d’un toucher répétitif sans intérêt. Nous concentrons notre sensibilité sur d’autres contacts tels que ceux avec un être humain, un chien ou un écran tactile.
Ce que j’appelle la “paresse vitale” de notre cerveau explique que nous soyons si sensibles à la désinformation. C’est ce que confirme un travail de recherche publié par un psychologue de l’Université Northwestern (Evanston, Illinois).
En effet, il est plus facile d’encoder de fausses informations dans notre cerveau que de les évaluer et les analyser. Ce faisant, notre cerveau préserve ses ressources pour les tâches les plus critiques sur lesquelles il pourrait avoir à se concentrer.
Incidemment, il est encore plus difficile pour nous, en raison du fonctionnement décrit ci-dessus, de distinguer une fausse et une vraie informations lorsqu’elles nous sont présentées ensemble.
Cette étude souligne indirectement pourquoi il importe, comme je le soulignais hier, que les plates-formes numériques évitent de promouvoir des informations fausses.