9 septembre 2020 | Blog, Blog 2020, Management | Par Christophe Lachnitt
Manager la performance, c’est gérer la durée
Aucun être humain ne peut être à son maximum en permanence.
C’est une réalité qui est souvent ignorée dans le monde de l’entreprise, alors que les plus grands coaches sportifs la prennent en compte dans leur pratique managériale.
A cet égard, une scène du documentaire “The Last Dance” sur les Chicago Bulls, au sujet duquel je vous avais entretenu lors de sa diffusion des leçons de management qu’y prodigue Michael Jordan, est éclairante. Le plus grand sportif de tous les temps y exprime sa reconnaissance à l’égard de son coach, le mythique Phil Jackson. En effet, celui-ci comprenait que, même, et peut-être surtout, durant les playoffs (les confrontations par élimination directe de fin de saison), ses joueurs avaient besoin de soupapes de décompression pour s’extraire des exigences physiques et, plus encore, psychiques de leur quotidien. Le plus fréquemment, Michael Jordan trouvait cette échappatoire sur les parcours de golf.
Si Michael Jordan ne peut pas donner son meilleur tout le temps, nos équipes et nous-mêmes ne le pouvons pas non plus. C’est pourquoi les managers devraient adopter une triple ligne de conduite pour gérer la performance de leurs collaborateurs :
- Refuser la chimère d’une performance optimale perpétuelle et admettre que chaque membre de leur équipe, eux-mêmes inclus, connaîtront des hauts et des bas. C’est une question de santé physique et sérénité mentale.
- Prêter continûment attention à l’état de leurs collaborateurs pour percevoir, voire anticiper, une baisse de concentration, d’implication, d’énergie et/ou d’envie. Cela nécessite de s’intéresser auxdits collaborateurs non pas en tant que professionnels mais en tant que personnes, de comprendre ce qui peut les affecter non seulement dans leur travail mais également au-delà de celui-ci.
- Lorsqu’un creux de performance survient, à condition naturellement qu’il ne soit pas injustifiable, le prendre en compte, aider la personne à le surpasser plutôt que l’y enfoncer, et mettre en place les mesures nécessaires pour le compenser en sollicitant l’aide des autres membres de l’équipe. Ceux-ci seront heureux de bénéficier de cette aide lorsque leur tour viendra d’être moins vaillants.
Cette approche permet d’optimiser la performance collective d’une équipe. Plus important peut-être encore, elle nourrit la confiance en son sein.