Etre ou trop être, telle est la question

Quelle perception de notre identité voulons-nous créer sur Internet ?

Chris Poole, jeune fondateur de 4chan, un forum de discussion, a partagé des vues intéressantes sur l’identité en ligne lors de la dernière conférence Web 2.0 tenue à San Francisco il y a quelques semaines.

“Google et Facebook veulent vous faire croire que vous êtes un miroir alors que, en fait, vous êtes davantage comme un diamant à plusieurs facettes. L’identité des Internautes est un sujet souvent peint en noir et blanc. Vous seriez une seule et même personne lorsque vous êtes connectés à Internet et lorsque vous ne l’êtes pas. 

Mais l’identité ne fonctionne pas ainsi sur Internet. Nous nous présentons différemment dans différents contextes et c’est très important pour notre créativité et notre expression de nous-mêmes. Ce qui compte n’est pas avec qui mais sous quelle identité nous partageons sur Internet. L’identité est prismatique.

Aujourd’hui, c’est Twitter qui est le meilleur réseau social à cet égard. Il nous laisse utiliser des pseudonymes pour dénommer nos comptes et créer plusieurs comptes, ce qui n’est pas le cas de Facebook. Google+, pour sa part, élimine les comptes de ceux qui utilisent des surnoms. Facebook et Google+ simplifient à l’excès l’identité des gens.

La créativité et l’expression de soi-même sont en jeu. Je m’inquiète particulièrement pour les jeunes dont l’identité sera scellée à jamais sur Internet dès qu’ils créeront leur compte Facebook“.

Autant le dire tout de suite, j’ai du mal à adhérer aux principes édictés par Chris Poole même si je reconnais leur intérêt. A mes yeux, si notre épanouissement sur Internet passe forcément par le travestissement de notre identité, il me semble que nous perdons la confiance qui doit animer toute relation humaine.

Je l’ai déjà dit sur Superception, je regrette qu’on puisse tout dire sur Internet, insulter qui l’on veut, prendre les positions les plus extrêmes sans la moindre responsabilité car abrité derrière un pseudo. C’est un signe de lâcheté – et de peu de confiance dans la pertinence de ses arguments – que de ne même pas signer ses propos.