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Communication.Management.Marketing

Toute vérité n'est que perception

La curiosité, vecteur de tolérance

Un impératif plus grand que jamais à notre époque.

Nous vivons dans un univers médiatique caractérisé par l’existence de bulles de filtres, ces prisons intellectuelles que les plates-formes numériques constituent autour de chacun d’entre nous : elles nous présentent en effet des contenus qui correspondent aux goûts que nous avons exprimés dans nos usages précédents.

S’ajoute à cette tendance néfaste les ravages de la désinformation qui, elle aussi, exploite les dynamiques propres aux réseaux et médias sociaux. Nous en avons vu récemment les conséquences désastreuses lors de l’élection présidentielle américaine.

En clair, la société de défiance dans laquelle nous vivons se bâtit sur les fondations d’une intolérance plus profonde que jamais.

Lorsque je réfléchis à ces menaces sur la démocratie, il m’apparaît que nous devrions cultiver, dans l’enseignement, les médias et même le milieu professionnel, une qualité qu’étouffe la communautarisation irrésistiblement promue par le web social : la curiosité. Curiosité autant intellectuelle, pour les enjeux qui orientent la Société, qu’existentielle, pour tous les êtres vivants (humains et animaux).

(CC) Dunnock_D

(CC) Dunnock_D

Le web social a ceci de merveilleux qu’il permet le rapprochement de personnes partageant des origines, convictions et/ou centres d’intérêt, et ce alors que leur éloignement, géographique ou relationnel, ne les prédisposaient pas à se réunir.

Ces citoyens forment des communautés qui satisfont l’un des besoins humains les plus fondamentaux, celui d’appartenance1. Ainsi que je l’ai déjà exprimé sur Superception, je considère d’ailleurs que “communauté” est le plus beau mot du langage humain.

Mais les mécaniques de monétisation des réseaux sociaux valorisent nos instincts les plus vils de repli sur nos positions. A force d’être ainsi figés, nous nous ankylosons intellectuellement et perdons toute souplesse réflexive.

Pour ma part, j’essaie de m’astreindre de plus en plus, notamment en matière politique, à une pratique quelque peu baroque : estimer que des individus avec lesquels je ne suis pas d’accord sont intéressants. Cet intérêt peut résulter de leurs points de vue ou de la manière dont ils les présentent.

Je ne fais en cela que suivre le précepte énoncé il y a cinquante ans par le grand Jean-François Revel dans ses “Contrecensures” à propos d’Emil Cioran :

Il nous offre le plaisir le plus rare : goûter des idées sans être d’accord avec elles“.

Il me semble que la diffusion de ce plaisir, qu’engendre une saine curiosité, contribuerait à la maturation de nos Sociétés.

1 Incidemment, je suis convaincu que les politiques d’assimilation sont contradictoires avec les énergies collectives favorisées par l’avènement des réseaux sociaux.

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