17 mars 2013 | Blog, Blog 2013, Marketing | Par Christophe Lachnitt
La révolution copernicienne des sites web
Leur organisation actuelle devient progressivement obsolète.
Je partage aujourd’hui avec vous une question pertinente posée par le site Internet de l’Ecole de journalisme de l’Université de Columbia (New York) il y a quelques jours : la page d’accueil (des sites Internet) est-elle morte ?
En effet, une part croissance du trafic vers les sites web provient des moteurs de recherche et, surtout, des réseaux sociaux. Or ce trafic arrive directement sur des pages spécifiques – articles, photos, vidéos… – et non sur la page d’accueil.
L’an dernier, le site web de la Fondation Nieman pour le journalisme de l’Université de Harvard avait donné des statistiques intéressantes à cet égard : par exemple, moins de la moitié du trafic du site Internet du New York Times et seulement 12% de celui du site de The Atlantic arrivent par leurs pages d’accueil respectives.
Cité dans l’article de Columbia, un rédacteur en chef de Quartz, l’un des derniers médias tout numérique lancés aux Etats-Unis, explique qu’il demande à ses journalistes d’écrire chaque article comme si les lecteurs n’avaient aucun contexte sur le sujet qu’ils traitent et n’étaient pas passés par la page d’accueil du site. Incidemment, la page d’accueil de Quartz ressemble à une page spécifique et plonge directement les Internautes dans le contenu du principal article de Une.
Il s’agit donc d’une véritable révolution copernicienne dans laquelle la page d’accueil des sites web va de plus en plus dépendre de leurs pages spécifiques. Cette révolution a au moins deux conséquences :
- elle ne peut qu’aller dans le sens du rééquilibrage des pouvoirs respectifs entre médias et journalistes/blogueurs que j’ai plusieurs fois évoqué sur Superception (lire notamment ici et ici). En effet, plus le trafic arrivera directement sur des pages spécifiques, plus il sera aisé de suivre précisément l’impact de chaque journaliste/blogueur en termes d’audience ;
- naturellement, cet impact sera également mesurable en termes publicitaires. Les annonceurs vont donc devoir encore plus affiner leurs stratégies marketing afin de privilégier des approches par thématique – comme c’est déjà le cas sur les réseaux sociaux par exemple – et/ou par auteur plutôt que des plans média couvrant l’ensemble d’un site Internet.