11 avril 2013 | Blog, Blog 2013, Communication | Par Christophe Lachnitt
Presse écrite : le graphe qui fait peur
Jusqu’où une industrie peut-elle voir ses revenus chuter sans péricliter ?
Ainsi que le signale le blog de Mark Perry, professeur d’économie et finance à l’Université du Michigan, The Newspaper Association of America (NAA) vient de publier son rapport annuel sur l’activité économique de la presse écrite américaine. Le graphe ci-dessous rend compte de ses revenus publicitaires (ajustés pour prendre en compte l’inflation) entre 1950 et 2012.
Comme le note Mark Perry, quelques tendances sont spectaculaires :
- en 2012, la presse écrite a engrangé 18,9 milliards de dollars de rentrées publicitaires sur ses éditions papier (ligne bleue). C’est le plus bas niveau depuis que la NAA a commencé à suivre cet indicateur en 1950, année où ces rentrées avaient été de 19,75 milliards de dollars (en équivalents dollars de 2012) ;
- les revenus publicitaires papier de la presse écrite ont chuté de presque 50% ces quatre dernières années et de 66% sur dix ans ;
- il aura fallu 50 ans (entre 1950 et 2000) pour que les rentrées publicitaires papier de la presse écrite passent de 20 à 65 milliards de dollars et seulement 12 ans (de 2000 à 2012) pour qu’elles reviennent de 65 à moins de 19 milliards de dollars ;
- en 2012, le total des revenus publicitaires de la presse écrite dans ses éditions papier et sur Internet (ligne rouge sur le graphe) s’est élevé à 22,3 milliards de dollars, leur plus bas niveau depuis 1953 ;
- les rentrées publicitaires générées en ligne sont restées stables à environ 3 milliards de dollars sur les 6 dernières années et étaient inférieures en 2012 (3,3 milliards de dollars) à leur niveau de 2007 (3,5 milliards de dollars).
Ces chiffres ne font que souligner l’importance des systèmes payants (paywalls) pour l’avenir de la presse (lire ici).