27 octobre 2013 | Blog, Blog 2013, Marketing | Par Christophe Lachnitt
Facebook n’est pas perçu comme un média d’actualité
Est-ce réellement un handicap pour son développement ?
Une étude du Pew Research Center mentionnée par The Washington Post montre que 64% des adultes américains utilisent Facebook mais que seulement la moitié y suit parfois l’actualité. Et encore, 22% seulement de ces derniers considèrent le site de Mark Zuckerberg comme un média d’actualité (voir graphe ci-dessous). Comme le résume un participant du sondage réalisé par Pew, “Facebook est un bon moyen de suivre l’actualité sans motivation particulière pour ce faire“.
Deux raisons principales expliquent à mon sens ces résultats :
- le flux d’informations de Facebook (dans sa version configurée par défaut) n’est pas chronologique car il nous présente les messages qui ont le plus d’impact (en fonction du nombre de “likes“, de commentaires…. dont ils bénéficient). Cela constitue un frein évident au suivi de l’actualité ;
- Facebook ne s’est jamais positionné comme un acteur majeur dans ce domaine. Or il me semble que les gens, en particulier les utilisateurs réguliers de plusieurs réseaux sociaux, commencent à avoir une certaine maîtrise de leur utilité respective. J’opérerais pour ma part la segmentation suivante entre les principaux réseaux sociaux grand public en fonction de trois cercles d’intérêt : les internautes ont leur réseau privé (Facebook), leur réseau professionnel (LinkedIn) et leur réseau sociétal (Twitter).
C’est aujourd’hui ce dernier qui est le mieux placé pour être un média d’actualité, en particulier du fait de son fil chronologique et de son accès asymétrique aux sources d’information (on peut plus facilement y échanger avec une personnalité ou une organisation que l’on ne connaît pas).
Facebook et LinkedIn tentent une percée depuis quelque temps dans le domaine de l’information. Celui-ci a introduit LinkedIn Today en mars 2011 alors que celui-là vient de lancer Stories to Share. Mais, dans les deux cas, il me semble que le suivi de l’actualité est un supplément – certes important – de leurs missions respectives alors qu’il est davantage au centre de l’utilité de Twitter. Certes, à la veille de son introduction en Bourse, le site de micro-blogging promeut significativement sa complémentarité avec la télévision (lire ici) mais il demeure à mes yeux avant tout l’agence d’information du 21ème siècle.
Le déficit de perception de Facebook comme média d’actualité n’est donc pas une menace majeure pour le premier réseau social du monde. Cela ne signifie pas pour autant que Mark Zuckerberg doive rester les bras croisés. L’information présente en effet une opportunité importante pour lui et pour la Société au sens large :
- ceux qui suivent l’actualité sur Facebook passent plus de temps et sont plus actifs sur le site que les autres utilisateurs. Ils constituent donc un potentiel marketing plus important pour l’Entreprise ;
- Facebook augmente l’exposition de certains internautes à l’actualité, ce qui est toujours bénéfique pour la démocratie : alors que seulement 38% de ceux qui s’informent régulièrement considèrent le site comme un vecteur d’actualité important, cette proportion monte à 47% chez ceux (en particulier les jeunes) qui suivent moins la marche du monde.