6 septembre 2014 | Blog, Blog 2014, Management | Par Christophe Lachnitt
La leçon de management de Robert F. Kennedy
Un manager ne doit pas être omniscient.
Dans “Bad Blood: Lyndon B. Johnson, Robert F. Kennedy, And The Tumultuous 1960s”, Jeffrey K. Smith raconte l’installation en 1961 de Robert Kennedy (RFK), mon héros, à son poste d’Attorney General (Procureur général, équivalent de notre Ministre de la Justice) dans la branche exécutive du gouvernement dirigée par son frère. Il avait alors 35 ans.
Conscient de son expérience juridique limitée, RFK s’entoura de pointures pour diriger les différents départements du Ministère. Lors de leur première réunion, il leur tint le discours suivant : “écoutez, j’ai un problème. Vous êtes tous de meilleurs juristes que moi mais je suis le Procureur général et c’est donc moi qui dois décider. Mais cela ne signifie pas que mes décisions doivent être sans fondement. Je compte donc sur vous pour me dire ce que vous pensez”.
Cette dernière exhortation était très singulière dans la bouche d’un ministre.
RFK démontra ainsi, dans une situation exceptionnelle, ce qui devrait être une règle d’or du management : un leader ne doit pas forcément tout connaître du domaine qu’il supervise. C’est son expérience, sa capacité de jugement, son intelligence, son esprit de synthèse, sa créativité et/ou son courage qui doivent lui permettre de prendre les meilleures décisions, pas son omniscience.
En outre, la promotion d’un manager cherchant à être omniscient est à mon sens intrinsèquement dangereuse. En effet, son besoin de tout savoir le conduira immanquablement à exercer un micro-management qui empêchera son propre développement personnel comme celui de ses collaborateurs. Or une équipe dont les membres n’évoluent pas stagne.