2 octobre 2014 | Blog, Blog 2014, Communication | Par Christophe Lachnitt
L’arme secrète des manifestants de Hong Kong : une application mobile anti-censure
La “révolution des parapluies*” utilise un outil inattendu pour s’abriter du pouvoir.
Les milliers de jeunes manifestants qui réclament des réformes démocratiques dans les rues de Hong Kong ont adopté une application mobile, FireChat, qui permet de communiquer par Bluetooth. Ne transitant pas par Internet, les échanges entre les utilisateurs, qui peuvent être réalisés sur une distance maximale de 70 mètres, ne sont pas soumis à la censure, laquelle frappe notamment le “Twitter chinois” Weibo.
L’application, même si elle n’en fait pas état sur son site Internet où elle promeut par exemple le partage de photos lors de concerts, est ainsi devenue l’une des armes secrètes des activistes démocrates à travers le monde. Comme le notait récemment Business Insider, elle est aussi utilisée pour partager toutes sortes de productions pornographiques. La censure ne frappe pas que les décmorates…
C’est une parfaite métaphore du fonctionnement souvent contradictoire du web. Comme toute technologie de communication, il est intrinsèquement neutre. Les tuyaux ne trient pas les contenus qu’ils véhiculent. Internet favorise de ce fait le pire comme le meilleur.
Sur FireChat, l’espace de conversation “Occupy Central” est l’un des plus populaires. Des informations sur le lieu des manifestations et la censure d’Etat y sont communiquées. FireChat a ainsi conquis 100 000 nouveaux utilisateurs en 22 heures à Hong Kong (source : Gizmodo).
* Dont les manifestants se servent pour se protéger notamment des gaz lacrymogène.