3 décembre 2011 | Blog, Blog 2011, Communication | Par Christophe Lachnitt
La révolution, seul espoir du journalisme
Le Conseil d’Administration des Prix Pulitzer vient d’annoncer que le prix du meilleur scoop local mettrait désormais en lumière le compte-rendu en temps réel de l’actualité.
Les Prix Pulitzer ont été créés par Joseph Pulitzer, un journaliste et patron de journal américano-hongrois. A sa mort en 1911, Pulitzer fit un legs à l’Université de Columbia (New York) qui permit la création de l’école de journalisme de Columbia en 1912 et des Prix Pulitzer en 1917.
Pour expliquer sa décision, le Conseil d’Administration des Prix souligne qu’il serait dommage que le Prix récompense l’article d’un quotidien rapportant un événement arrivé la veille à huit heures du matin. Ainsi que le rapporte Poynter, le site web de l’école de journalisme éponyme, le Prix du meilleur scoop local a d’ailleurs été attribué en 2010 au Seattle Times pour son traitement en temps réel – sur son site Internet ainsi que sur Google Wave, Twitter et Facebook – d’une fusillade qui avait tué quatre policiers. Le journal s’était notamment distingué par l’utilisation de vidéos filmées avec des mobiles et par la documentation des événements grâce aux médias sociaux.

Statue de Joseph Pulitzer (New York) – (CC) Pete Toscano
Qu’une institution aussi respectable et ancienne que le Prix Pulitzer fasse ainsi évoluer l’un de ses prix pour prendre en compte les évolutions engendrées par Internet en général et les médias sociaux en particulier est une excellente nouvelle pour deux raisons :
- les Prix Pulitzer alignent leurs critères de jugement avec les critères de satisfaction du grand public au lieu de se draper stérilement dans le respect de principes éculés ;
- ce faisant, elle donne un signal extrêmement fort à la communauté médiatique : vivez avec votre temps si vous voulez continuer de concourir pour la plus prestigieuse récompense journalistique au monde.
Il existe quatorze Prix Pulitzer : espérons que ce soit là un premier pas qui sera suivi de plusieurs autres ces prochaines années.
Ainsi que je l’ai souvent souligné sur Superception, le journalisme, assiégé de tous côtés par des mutations économiques, technologiques et sociétales, ne se sauvera que s’il mène sa révolution.
Il est heureux que ce soit l’une de ses plus nobles institutions qui en donne le coup d’envoi.