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Toute vérité n'est que perception

La leçon de management d’Oscar Pistorius

C’est peut-être un perdant qui est le plus grand gagnant des Jeux Olympiques de Londres.

Beaucoup d’événements et d’athlètes auront laissé une empreinte sur les JO qui ont pris fin hier soir. Je mettrai pour ma part en exergue un podium constitué de Michael Phelps (18ème médaille d’or et 22ème médaille olympique), Allyson Felix (3 médailles d’or sur trois distances différentes) et Gabby Douglas (deux médailles d’or dans la discipline qui m’impressionne le plus), trois sportifs qui, au-delà de leurs résultats exceptionnels, incarnent des valeurs qui me font frissonner.

Mais ces Jeux auront aussi été marqués par un athlète qui n’a rien gagné d’autre que le respect et l’admiration de la majorité de ses contemporains : Oscar Pistorius, “l’homme sans jambes le plus rapide au monde”. Né sans péronés, Pistorius a été amputé des deux jambes à 11 mois. Il racontait à Londres que sa maman avait l’habitude, chaque matin, de dire : “Carl, mets tes chaussures. Oscar, mets tes jambes” et qu’il avait donc l’impression, enfant, de simplement avoir des chaussures différentes de celles de son frère.

C’est pour moi le plus beau message que l’on puisse véhiculer sur le handicap, de même que la photo de Pistorius avec une petite fille elle aussi amputée (voir ci-dessous) est la plus belle qui ait (re)fait surface durant ces Jeux, et ce bien qu’elle ne soit pas liée aux compétitions.

Pour revenir aux courses proprement dites, nonobstant qu’il n’ait pas pu se qualifier pour la finale du 400 mètres, les images de Pistorius courant à côté d’athlètes dits valides auront été les plus inspirantes de ces Jeux pour des dizaines de millions de personnes en situation de handicap à travers le monde. Et le fait que Pistorius ait dû mener un lobbying aussi long qu’intensif pour prendre part à ces Jeux illustre une nouvelle fois l’asthénie d’un Comité international olympique toujours en retard d’une émotion.

Oscar Pistorius – (CC) Andy Hooper

Si les Jeux sont vraiment porteurs d’un message de paix et d’unité à travers le monde, il n’y a en effet aucune raison que ce message soit limité aux relations entre nations – notamment illustré par une très belle accolade entre deux athlètes américain et iranien il y a quelques jours – et qu’il ne concerne pas aussi les relations entre valides et handicapés.

A cet égard, je suis choqué que les athlètes paralympiques ne soient pas associés aux cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques. Certes, ils ont leurs propres cérémonies mais celles-ci n’ont rien à voir avec les shows de ceux que beaucoup considèrent encore comme les “vrais Jeux”.

Je voudrais ainsi modestement faire une proposition au Comité international olympique : réunir dans un seul événement les Jeux Olympiques et Paralympiques. Les compétitions demeureraient distinctes sportivement mais seraient réunies chronologiquement. Ainsi la fête du sport et de l’humanité serait-elle commune à tous les sportifs. Il n’y aurait plus des Jeux et des sous-Jeux, des athlètes et des sous-athlètes. Car, valides ou handicapés, tous les athlètes olympiques consentent les mêmes efforts et ont le même amour pour leur sport. Il n’y aucune raison qu’ils ne puissent pas le partager entre eux et avec nous.

L’auteur nord-américain Mark Yarnell a écrit qu’un leader est quelqu’un qui nous démontre ce qui est possible. C’est la leçon de management que nous a donnée Oscar Pistorius à Londres.

3 commentaires sur “La leçon de management d’Oscar Pistorius”

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Je soutiens complètement cette proposition. A ce titre d’ailleurs, je pense que ceux qui se sont exprimés sur Internet en faveur d’une retransmission plus substantielle des Paralympiques à la télé se trompent de croisade, et qu’il s’agit bien de réunir deux parties de ce qui devrait être un seul et même événement.
L’acceptation et l’accueil du handicap passent certainement par une sorte de banalisation, c’est à dire pour ce qui concerne le sport, qu’il soit simplement une catégorie différente, de la même manière qu’il y a des catégories de poids dans certains sports, et donc trouve la place qui lui revient au sein des JO.

On ne peut en effet que se réjouir de la conquête pour l’homme Oscar Pistorius que représente cet instant.
Réunir comme vous le proposez les deux compétitions sur une même unité de lieu et de temps (ou presque) fait tout à fait sens et vont dans le sens d’une meilleure intégration des personnes handicapées. Mais pourquoi donc les maintenir comme des entités distinctes ? Devant l’avènement en mondovision de la thèse du trans-humanisme (l’homme augmenté) pourquoi ne pas admettre ce qui est déjà une réalité qui s’impose à nous? Les technologies (nanotechnologies, biotechnologies, informatique, sciences cognitives) transforment la nature humaine.
A cet égard le procès fait à Lance Armstrong ne questionne-t-il pas sur la compréhension de ces enjeux ? A moins que le prisme de l’Olympisme ne suffise à expliquer cette différence d’avec le sport business…

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