8 octobre 2012 | Blog, Blog 2012, Communication | Par Christophe Lachnitt
Mens sana in corpore sano
De l’importance du langage corporel dans les quatre débats présidentiels et vice-présidentiel américains.
J’ai regardé hier la présentation à la conférence TED Global d’Amy Cuddy, spécialiste en psychologie sociale et professeur à la Business School de l’Université de Harvard. Madame Cuddy est spécialiste en langage corporel, un domaine dont j’ai eu maintes fois l’occasion de souligner l’importance en matière de communication sur Superception (lire notamment ici). J’avais déjà croisé Amy Cuddy ces dernières années dans mes lectures mais ne l’avais jamais vue présenter. Elle est aussi émouvante en raison de son histoire personnelle qu’elle est intéressante du fait de ses recherches scientifiques.
Généralement, nous ne faisons attention qu’inconsciemment à notre propre langage corporel comme à celui des personnes que nous regardons s’exprimer. Pourtant, ainsi que cela a été démontré il y a déjà longtemps (lire ici), le langage corporel peut avoir une plus grande influence sur notre perception que les paroles prononcées.
Selon Amy Cuddy, deux caractéristiques principales – la connexion personnelle (aimé-je la personne qui s’exprime ?) et la compétence (respecté-je la personne qui s’exprime ?) – comptent pour 80 à 90% dans la formation de nos perceptions. Incidemment, les recherches démontrent que la connexion personnelle est plus importante que la compétence dans le jugement que nous avons d’autrui : la confiance est une condition essentielle de l’acceptation de la compétence. N’oublions jamais que nous sommes des êtres émotionnels.
Partant, Amy Cuddy recommandait, dans une interview accordée avant le premier débat entre Barack Obama et Mitt Romney, d’étudier trois éléments dans le langage corporel des deux candidats : la projection de chaleur humaine, la projection de force et le caractère naturel ou artificiel de leur langage corporel.
Il ne fait aucun doute à cet égard que, lors de ce premier débat, le langage corporel de Barack Obama – repli sur lui-même, regard concentré sur son pupitre, sourire rare et mécanique… – ne communiqua ni chaleur humaine ni force et qu’il n’avait pas été répété au cours de ses sessions de préparation. Le langage corporel de Mitt Romney était beaucoup plus probant même si certaines attitudes – notamment la manière dont il souriait en écoutant attentivement, respectueusement et crânement les réponses d’Obama – semblaient loin d’être improvisées, ce que confirment les fuites émanant de son entourage.
Prochain exercice pratique lors du débat des candidats à la vice-présidence qui mettra aux prises, jeudi soir, Joe Biden et Paul Ryan.
Cher Christophe, merci pour ce nouvel article toujours aussi passionant, je me régale de vous lire. Cédric
Merci, cher Cédric, pour votre indulgence. 🙂
Xophe