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Toute vérité n'est que perception

La lune de fiel

Le torchon brûle entre le Président et la presse américaine.

Dimanche dernier, Barack Obama joua au golf en Floride avec Tiger Woods. La presse et les photographes ne furent pas autorisés à les suivre. Cet incident anecdotique semble avoir été la goutte d’eau qui fit déborder le vase des relations acerbes entre la presse et le Président démocrate.

Ed Henry (Fox News), le président de l’Association des correspondants à la Maison-Blanche, exprima ainsi sa “frustration extrême“, déclarant dans The Huffington Post que “cette partie de golf est symbolique d’un combat plus large” au sujet de l’accès minimaliste à Obama dont les journalistes bénéficient lorsqu’ils voyagent avec lui. Parallèlement, les co-fondateurs de POLITICO, un média qui ne peut être soupçonné d’être anti-Obama, publièrent un article au vitriol contre l’icône de leur génération. Et Ann Compton, qui a suivi pour ABC tous les occupants de la Maison-Blanche depuis Gerald Ford, souligne que “la diminution de l’accès de la presse au Président ces deux dernières années est une honte. Cette Maison-Blanche fait tout son possible pour écarter la presse de son activité“.

Il est vrai que la Maison-Blanche a tendance à contourner les médias traditionnels – de ce fait destitués de leur rôle de médiateurs vers le grand public – pour communiquer directement avec les citoyens sur les réseaux sociaux. Et quand elle interagit avec les médias traditionnels, l’équipe de relations presse du Président sélectionne drastiquement les journalistes autorisés à l’interviewer, ne l’exposant qu’aux questions des reporters les moins compétents sur le fond et les moins incisifs sur la forme (lire ici). Même une institution journalistique telle que The New York Times n’a plus interviewé Barack Obama depuis 2010. Last but not least, les échanges improvisés entre le Président et les journalistes sont réduits à leur portion congrue (lire ici).

La salle de presse de la Maison-Blanche baptisée en hommage à James Brady, responsable des relations presse du Président Reagan et paraplégique depuis qu’il a reçu une balle lors de l’attentat contre le Président républicain le 30 mars 1981 – (CC) Tuaussi

La Maison-Blanche met ainsi en lumière dans la sphère politique deux tendances que j’ai relevées sur Superception à propos des marques :

  • l’intérêt pour les acteurs de l’actualité de produire leurs propres contenus afin d’animer la discussion à leur sujet sur Internet et de créer des communautés sur les thématiques qui les intéressent. Red Bull est le pionnier de ce modèle (lire ici). La Maison-Blanche, pour sa part, diffuse des photos, des vidéos, des blogs… ;
  • l’évolution du pouvoir entre médias et acteurs de l’actualité au profit de ces derniers qui peuvent désormais faire jouer leur crédibilité et leur propre caisse de résonance sur le web pour déborder les médias (lire ici l’un de mes articles à ce sujet sur la récente attaque d’Elon Musk contre The New York Times).

Dans un forum de discussion sur le réseau social de Google (Google+ Hangout), Obama a répliqué il y a quelques jours qu’il dirigeait “la Maison-Blanche la plus transparente de l’Histoire“. Le contexte – un réseau social – dans lequel il fit cette remarque dit tout de sa pertinence.

En effet, ce n’est pas parce qu’on échange avec les citoyens sur Internet qu’on leur rend les comptes que le bon fonctionnement démocratique exige.

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