25 août 2013 | Blog, Blog 2013, Management | Par Christophe Lachnitt
Marissa Mayer, plus diva que jamais
La patronne de Yahoo! s’épanouit dans l’excès de contrôle.
Business Insider a publié hier soir un très intéressant portrait non autorisé de Marissa Mayer qui contraste fortement avec celui très autorisé et très glamour paru quelques jours auparavant dans Vogue (lire ici).
Le long article de Business Insider confirme et étaie les réserves que j’émets de temps à autre au sujet de Marissa Mayer en termes de style de management (lire notamment ici, ici et ici) et de résultas obtenus à la tête de Yahoo! (lire ici).
Il met notamment en lumière trois faiblesses comportementales dont pâtit l’égérie d’une partie de la Silicon Valley : déficit d’empathie, incapacité à déléguer et manque de respect envers les autres. Ces défauts expliqueraient d’ailleurs sa perte de pouvoir au sein de Google les deux années ayant précédé son recrutement par Yahoo!
L’article raconte également une anecdote qui en dit long sur le besoin de tout contrôler de Marissa Mayer, besoin que j’avais déjà évoqué sur Superception à propos de son exigence de valider tous les recrutements réalisés par Yahoo! (lire ici).
Dès son arrivée à la tête de l’Entreprise, Mayer édicta une autre règle : elle doit approuver tous les contacts avec des journalistes. Chaque semaine, les attachés de presse de Yahoo! doivent remplir un tableau comprenant les noms des journalistes avec lesquels ils veulent échanger (verbalement ou par email) et l’objectif de l’échange en question. Ce tableau est soumis à Marissa Mayer qui approuve ou rejette chaque contact avec chaque journaliste.
Si l’article dit vrai, cette méthode est délirante pour au moins deux raisons : elle découragera tout communicant de bon niveau de travailler pour Yahoo! et elle revient à livrer le destin médiatique du Groupe aux journalistes : si, à l’heure de Twitter, ils doivent attendre plusieurs jours que Marissa Mayer ait daigné approuver (dans le meilleur des cas) leur prise de contact avec un représentant officiel de l’Entreprise, ils s’adresseront à ceux (collaborateurs de Yahoo!, concurrents ou observateurs) qui voudront bien leur donner des informations dans un délai plus réaliste.
Cela ne vaut évidemment pas pour les magazines de mode qui veulent publier des photos enchanteresses de la diva.
Excellent billet qui remet très bien en perspective la véritable personnalité du personnage de Marissa Mayer. Ce qui correspond point pour point avec ce que j’avais moi-même eu connaissance lorsque j’étais chez Google et que Douglas Edwards, ancien premier directeur marketing de Google, raconte d’ailleurs avec précision dans son livre “Employee 59”. Il l’a décrit avec cette même obsession de tout contrôler.
Ceci étant dit, elle est très loin d’être la seule à pratiquer ce micro-management abrutissant et psychorigide au sein des grandes sociétés high-tech qui se piquent pourtant d’être des modèles de leadership ouvert …