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Toute vérité n'est que perception

Les chimpanzés nous inculquent la différence essentielle entre un chef et un leader

J’écoutais ce week-end la grande éthologue et anthropologue Jane Goodall expliquer que les chimpanzés utilisent deux méthodes très différentes pour s’élever dans la hiérarchie du groupe auxquels ils appartiennent.

Les mâles alpha conquièrent le pouvoir grâce à leur force physique et leur agressivité en attaquant leurs pairs. D’autres chimpanzés, au contraire, utilisent leur intelligence pour acquérir de l’autorité en gagnant le respect de leurs congénères.

Aux yeux de Jane Goodall, si les mâles alpha deviennent des chefs, les chimpanzés plus subtils et doux s’affirment comme des leaders. La différence entre les deux formes de pouvoir est considérable : les chimpanzés n’ont d’autre option que de se soumettre à un chef alors qu’ils choisissent de suivre un leader.

Ces deux types de pouvoir reposent, chez les chimpanzés comme chez les êtres humains, sur deux approches opposées de la relation à autrui : le chef suscite la peur, le leader l’admiration.

C’est la raison pour laquelle, comme la chercheuse l’a observé sur le terrain, le magistère des chefs est d’ordinaire moins durable que celui des leaders : ils n’utilisent pas davantage leur intelligence à bon escient pour rester au pouvoir qu’ils n’y ont eu recours pour le prendre. Ces mâles alpha peuvent donc être démis par un individu encore plus brutal qu’eux ou par une coalition de chimpanzés plus intelligents.

Jane Goodall – (CC) Michael Neugebauer

L’organisation sociale des chimpanzés accrédite l’une des convictions que j’affirme sur Superception depuis toujours : les mâles alpha sont rarement de bons managers. En dirigeant leurs équipes par la crainte, ils empêchent leurs collaborateurs de réaliser leur potentiel. En étant focalisés sur la conservation de leur pouvoir à tout prix, ils ignorent l’intérêt général de leur équipe, de leur entreprise et des Sociétés dans lesquelles celles-ci opèrent.

Le problème est que la célèbre remarque que fit Chauteaubriand à propos du pouvoir politique dans ses Mémoires d’outre-tombe vaut aussi pour l’univers corporate :

En général, on parvient aux affaires par ce que l’on a de médiocre, et l’on y reste par ce que l’on a de supérieur. Cette réunion d’éléments antagonistes est la chose la plus rare, et c’est pour cela qu’il y a si peu d’hommes d’Etat“.

Trop d’entreprises favorisent encore l’ascension de mâles alpha – dont certains peuvent d’ailleurs être des femmes – au lieu de privilégier l’émergence de managers qui fondent leur recherche de la performance sur l’empathie, la bienveillance, l’erreur positive, l’exemplarité et le sens du collectif.

Puisse la Société horizontale accouchée par la révolution numérique continuer de challenger cette approche.

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