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Toute vérité n'est que perception

La télé est morte. Vive la télé !

L’avenir de la télévision passe-t-il par Internet ? Contrepoint de la vision exposée hier.

Alors que se déroule ce soir le Super Bowl, l’un des événements télévisés les plus suivis de la planète, je poursuis mon exploration des enjeux de la télévision post-moderne qui m’occupe ce week-end.

Netflix est une entreprise de la Silicon Valley qui a débuté en envoyant des DVD à la demande à ses clients par courrier et qui fournit désormais des programmes à la demande en flux (streaming) sur Internet. Netflix compte 25 millions d’abonnés Internet aux Etats-Unis et représente près d’un tiers de tout le trafic streaming en soirée du pays – contre 13% pour YouTube et moins de 2% pour Facebook. Ses principaux concurrents s’appellent Amazon, Apple et Hulu.

Pour les dépasser, Netflix mise notamment sur des programmes originaux, au premier rang desquels, ces jours-ci, la série “House of Cards” réalisée par David Fincher (“The Social Network”, “The Curious Case of Benjamin Button”, “Zodiac”, “Fight Club”, “Se7en”…) avec Kevin Spacey en vedette et 100 millions de dollars en banque. Depuis avant-hier, les utilisateurs de Netflix peuvent regarder les treize épisodes de la première saison d’une traite.

Reed Hastings – (CC) JD Lasica

Reed Hastings, l’impressionnant co-fondateur et PDG de Netflix, considère la télévision comme le média de “l’insatisfaction gérée”. Il explique ainsi dans le dernier numéro du magazine GQ que “l’écosystème traditionnel du divertissement est construit sur ce concept qui est totalement artificiel. La raison d’être de l’insatisfaction gérée est de faire attendre les gens. Vous êtes censés attendre votre émission diffusée le mercredi à 21h00, attendre la nouvelle saison de votre série, voir partout les publicités pour cette nouvelle saison, échanger avec vos amis au bureau sur votre impatience de découvrir cette nouvelle saison. S’il s’agit d’un film, vous devez attendre sa sortie en salles puis sa diffusion sur une chaîne payante. Cette attente est synonyme de demande refoulée et de visionnage du même programme par des millions de gens en même temps, de préférence le soir lorsqu’ils sont fatigués et qu’ils sont prêts à croire que leurs émissions doivent être interrompues par la publicité. Cette attente est morte“.

Le parallèle entre la vision de Reed Hastings et celle de Mark Cuban exposée hier (lire ici) reflète la compétition croissante entre le mass media et le deep media, entre le média passif et le média participatif. Le premier, incarné par la télévision classique (et le cinéma), repose sur la réunion d’un public au détriment de sa liberté de choix, alors que le second, incarné par l’offre de contenus sur Internet, est fondé sur l’autonomie individuelle au détriment de la communion collective.

Il me semble que les deux modèles survivront car ils correspondent à deux aspirations complémentaires des consommateurs. Nous apprécions tour à tour de pouvoir regarder certains programmes à notre guise quand et comme il nous plait et d’appartenir à une communauté humaine pour partager les émotions créées par un événement télévisé.

Chaque modèle a ses atouts. Il serait simpliste d’anticiper la défaite complète de l’un par rapport à l’autre, et ce d’autant plus que l’ancien modèle offre, ainsi que nous l’avons vu hier, des atouts indéniables en termes de marketing.

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