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Toute vérité n'est que perception

Réflexion sur le leadership politique

Que peut nous apprendre Robert F. Kennedy ?

Il me semble que les élites politiques post-modernes tendent à se comporter, des deux côtés de l’Atlantique, davantage comme des mécanos que des leaders. A leurs yeux, chaque problème, chaque déclin, chaque crise doit trouver sa solution dans une réponse d’ordre mécanique : loi, règlement, réforme administrative, accord entre partenaires sociaux… La vision et les valeurs sont trop souvent absentes de leurs discours et, plus encore, de leurs actes.

Il est possible que cette évolution s’explique par le fait que cette génération politique, qui n’a pas connu la guerre, n’ait pas le sens du tragique et donc du temps. Certains pourraient considérer que cette attitude résulte également de l’accélération du rythme médiatique.

Même si l’immédiateté dictée par les chaînes d’information et les réseaux sociaux impose un zoom thématique et temporel, il convient de souligner qu’elle n’empêche pas certains dirigeants d’entreprise de voir loin. Pourtant, les Conseils d’Administration se révèlent des maîtres parfois aussi imprévisibles que le corps électoral, les cours de Bourse fluctuent à la même cadence que les sondages et les publications de résultats financiers sont encore plus fréquentes que les élections.

Robert F. Kennedy - (CC) United States Library of Congress

Robert F. Kennedy – (CC) United States Library of Congress

Il se trouve que je réécoutais ce matin le discours que Robert F. Kennedy (RFK), mon héros, prononça le 5 avril 1968 devant le Cleveland City Club (voir la vidéo ci-dessous).

Martin Luther King, Jr. avait été assassiné la veille et l’Amérique était plongée dans un doute existentiel profond – alimenté par la guerre du Vietnam comme par des troubles économiques et sociaux majeurs – en pleine campagne présidentielle.

Beaucoup de dirigeants politiques – au premier rang desquels le Président Lyndon B. Johnson, le Vice Président Hubert Humphrey et le futur Vice Président Nelson Rockefeller – réagirent au meurtre de Martin Luther King en proposant d’amender le dispositif législatif fédéral.

Robert Kennedy fut le seul leader national – et, a fortiori, le seul candidat présidentiel – à aborder cette tragédie sous l’angle de la vision et des valeurs. Dans son discours de Cleveland*, il présenta l’assassinat de Martin Luther King non pas comme un échec du système politico-administratif américain mais comme le résultat de l’éloignement du peuple de ses principes fondateurs.

Il proposa une réforme ontique – et non systémique – de l’Amérique, réforme qu’il promut durant toute sa campagne jusqu’à son propre assassinat deux mois plus tard alors qu’il venait certainement de conquérir la nomination démocrate pour la Maison-Blanche.

Comme le montrent ses réalisations dans toutes les responsabilités qu’il assuma, le discours de Robert Kennedy était aussi éloigné qu’il est possible d’un idéalisme stérile. Il mobilisa ainsi une grande partie du peuple américain pour relever certains des défis les plus grands de son histoire. Les peuples, en effet, ont au moins autant besoin d’être guidés que gouvernés.

Il en va d’ailleurs de même dans le leadership corporate. Un dirigeant d’entreprise ne rallie pas ses équipes en se concentrant sur la structure de son organisation, l’optimisation de ses processus opérationnels et le management de sa performance. Il entraîne en portant une vision et des valeurs.

* La veille, RFK avait improvisé un sublime discours (voir la vidéo ci-dessous) devant la communauté noire d’Indianapolis alors que toutes les forces de l’ordre lui déconseillaient, par crainte pour sa sécurité personnelle, de se rendre dans ce quartier et avaient refusé de l’y accompagner. Il est unanimement admis que ce discours a évité à Indianapolis de connaître les émeutes et troubles que les autres grandes villes noires américaines ont subis après l’assassinat de Martin Luther King.

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