1 juillet 2016 | Blog, Blog 2016, Management | Par Christophe Lachnitt
Un écart culturel entre une entreprise et son PDG est bénéfique
Des chercheurs de l’Université d’Arizona ont interrogé les cadres dirigeants de 114 entreprises.
Ils leur demandèrent de qualifier la culture de leur société et le style managérial de leur PDG comme orientés prioritairement sur l’excellence opérationnelle et les résultats (exigences définies, règles claires, incitation à l’action…) ou sur les personnes et les relations humaines (collaboration, processus de décision participatif, solidarité interne…). Puis les universitaires analysèrent la performance des entreprises concernées.
Ils en conclurent que celles qui sont le plus efficaces sont caractérisées par une différence d’approche entre la société et son patron. Naturellement, un écart trop grand entre les systèmes de valeurs respectifs de l’entreprise et du PDG n’engendre pas une complémentarité productive mais une divergence contre-productive.
Le plus généralement, cependant, c’est donc de la complémentarité entre deux visions culturelles que naît la performance. Au sein du groupe de sociétés1 étudiées par l’équipe de l’Université d’Arizona, la différence de rentabilité des actifs s’élève jusqu’à 4% entre les entreprises cohérentes sur le plan culturel et celles qui ne le sont pas.
Ces conclusions sont contre-intuitives car il est admis que la cohérence globale de la culture d’une entreprise est un atout considérable. La seule exception, notable, à ce principe concerne les entreprises qui doivent mener à bien un changement culturel : l’embauche d’un dirigeant iconoclaste peut alors constituer une condition du succès.
Je milite sur Superception pour une diversité, dans le recrutement des équipes de communication et marketing, représentative de leurs audiences. Cette étude montre que cette diversité doit en fait être beaucoup plus large car l’uniformité culturelle peut être paralysante en focalisant une entreprise sur un seul de ses enjeux.
Ainsi l’avantage que j’attribue d’habitude aux start-ups en raison du fait qu’elles partent d’une page blanche dans le domaine culturel n’en est-il pas toujours un. Leur homogénéité peut aussi être une faiblesse.
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1 Des entreprises technologiques petites ou moyennes, non cotées.