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Communication.Management.Marketing

Toute vérité n'est que perception

Managers, inspirez-vous du sport professionnel

Il impose le plus haut niveau de responsabilité qui soit.

De fait, sur l’échelle de la responsabilité1, le sport professionnel se situe au-dessus de l’univers corporate qui, lui-même, surpasse largement le monde politique.

Lors de la dernière campagne présidentielle américaine en date, Carly Fiorina avait mis en exergue le laxisme de l’imputabilité politique en comparant les obligations respectives d’un PDG et d’un dirigeant politique. Elle avait ainsi expliqué au cours d’un débat de la primaire républicaine quelles étaient ses contraintes lorsqu’elle était à la tête de HP :

Si je ne rendais pas compte formellement et honnêtement des résultats et des prévisions du Groupe, je devais en répondre au pénal. Imaginez qu’un homme politique soit soumis à ce niveau d’engagement“.

Il est vrai que, en politique, “les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent”, comme disait Henri Queuille. Si l’on est incompétent ou inconséquent, il vaut donc largement mieux être chef d’Etat que chef d’entreprise.

Steve Ballmer – (CC) JD Lasica

Mais le monde du sport professionnel est plus exigeant encore.

C’est ce qu’a constaté Steve Ballmer, PDG de Microsoft entre 2000 et 2014, qui acquit l’équipe professionnelle de basketball des Los Angeles Clippers quelques mois après avoir quitté le groupe fondé par Bill Gates et Paul Allen.

Il passa alors d’une entreprise de 128 000 collaborateurs (et 86 milliards de dollars de chiffre d’affaires) à une organisation de quelques centaines de personnes.

Pourtant, comme il l’expliqua lors de la conférence WSJ Tech D.Live du Wall Street Journal, il est loin de trouver son nouveau rôle plus facile que le précédent :

Les clients et les actionnaires évaluent la performance d’une entreprise. Mais ils le font de manière désinvolte par rapport aux millions de fans qui étudient chaque action de notre équipe et ont accès à toutes les données possibles sur notre performance. 

Toutes les 24 secondes2, chacun peut évaluer notre travail d’équipe. Vous voulez de la responsabilité ? Regardez ce qui se passe dans le sport. J’y trouve le niveau de responsabilité effroyablement plus élevé que celui que j’ai connu comme PDG“.

Il existe à mon sens deux différences au moins entre le monde de l’entreprise et celui du sport.

La première tient à la réciprocité de la responsabilité dans une équipe de sport professionnelle. Elle est plus engageante que partout ailleurs car la performance des joueurs dépend aux yeux du monde entier de celle de leurs coéquipiers. Imaginez que, dans une entreprise, chaque geste de chaque collaborateur puisse être décortiqué pour analyser s’il a donné son meilleur individuellement et favorisé l’équipe sur son intérêt personnel lorsqu’il en a eu le choix.

La deuxième différence entre entreprise et sport professionnel a trait elle aussi à la visibilité de l’activité de chaque membre de l’équipe. Celle-ci rend impossible la recherche d’excuses (personne ne veut travailler avec untel, unetelle ne m’a pas impliqué assez tôt dans le projet…) et les manoeuvres de coulisses. Imaginez qu’aucun manager ou collaborateur ne puisse se cacher derrière ces plus ou moins bonnes raisons pour expliquer sa (contre-)performance du moment.

Dans le sport professionnel, le niveau d’exigence est proportionnel au niveau d’exposition. Or une performance si inlassablement astreignante ne peut être accomplie sans une motivation hors du commun. C’est pourquoi les plus grands coaches de l’histoire du sport professionnel américain3, dont les préceptes et pratiques sont étudiés dans les plus prestigieuses universités du pays et devraient l’être par un plus grand nombre de managers, accordent autant voire plus d’importance à la culture de leur équipe et au sens de l’aventure collective de celle-ci qu’à ses schémas tactiques.

Ils savent que les états de service dépendent toujours des états d’esprit.

1 Au sens anglais d’accountability.

2 La durée maximale d’une action de jeu dans le basketball professionnel.

3 Au premier rang desquels Bill Walsh (lire notamment ici et ici) et John Wooden (lire ici).

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