19 septembre 2013 | Blog, Blog 2013, Management | Par Christophe Lachnitt
Un nouveau signe de la maturation managériale de Mark Zuckerberg
Un réseau social peut-il être autre qu’éphémère ?
Beaucoup d’observateurs s’inquiètent du potentiel de développement de Facebook car le premier réseau social mondial ne serait plus à la mode auprès des adolescents (un constat qui est lui-même sujet à caution ainsi que je l’ai récemment expliqué).
Lors d’une récente prise de parole publique (dont la vidéo est visible sur le site de The Atlantic), Mark Zuckerberg opéra une distinction entre les produits à la mode et ceux qui s’inscrivent dans la durée :
“l’électricité fut peut-être en vogue lorsqu’elle fut accessible pour la première fois. Mais, rapidement, les gens cessèrent de s’extasier à son sujet parce qu’elle ne constituait plus la nouveauté du moment. Est-ce que moins de gens utilisent l’électricité depuis qu’elle est passée de mode ?
Tout le monde croit que nous essayons de rester dans le vent. Cela n’a jamais été mon objectif. Nous voulons créer un service répondant à un besoin fondamental. Chaque époque voit la mise au point d’un nouveau service de base, comme l’électricité. Aujourd’hui, notre Société requiert un outil social numérique que nous pouvons aider à développer“.

Mark Zuckerberg – (CC) JD Lasica
Cette approche constitue à mon sens un signe de maturité. En effet, la Silicon Valley est peuplée d’anciens fondateurs de start-ups tombés aux oubliettes car ils n’eurent pour seul but que d’être la sensation du moment sans avoir aucune vision pour l’avenir. Ainsi que le disait Coco Chanel, “la mode, c’est ce qui se démode“.
Aujourd’hui, l’enjeu de Facebook, comme celui de toute jeune entreprise réellement ambitieuse, est d’abord de durer. Le réseau social compte 1,15 milliard de membres, dont 699 millions l’utilisent quotidiennement en mettant notamment en ligne 350 millions de photos. L’Entreprise est donc bien partie pour rester dans notre paysage et bénéficie dans cette optique de la persistance stratégique de Mark Zuckerberg qui semble n’être perturbé par aucun obstacle, pas même une introduction en Bourse désastreuse.
Cela ne veut pas dire que le jeune patron doive être indifférent aux phénomènes de mode. Dans un environnement aussi volatil que celui des réseaux sociaux, il lui faut au contraire surveiller et analyser les tendances pour y trouver d’éventuelles opportunités de croissance durable – illustrées par son acquisition d’Instagram – ou d’inspiration pour l’amélioration de son propre produit – à l’instar des fonctionnalités copiées sur certains de ses concurrents.
In fine, alors que la mission d’un réseau social tel que Facebook est d’être le témoin de l’éphémère, sa stratégie doit se déployer sur la durée.