21 mai 2014 | Blog, Blog 2014, Management | Par Christophe Lachnitt
L’émotion, facteur décisif dans l’exercice du pouvoir des PDG
Dans son livre “Only The Paranoid Survive“ (critique à venir sur Superception), Andy Grove, l’un des plus grands patrons de l’histoire corporate américaine*, évoque le rôle des émotions dans les décisions des dirigeants d’entreprise.
Il souligne notamment que “les managers qui n’ont pas d’enjeu émotionnel dans une décision peuvent voir plus rapidement ce qu’il faut faire“. Il considère que ce phénomène explique le si grand nombre de changements de PDG à la tête d’entreprises.
Le plus souvent, les partants sont remplacés par des dirigeants extérieurs dont Grove soupçonne qu’ils ne sont pas plus compétents sur le plan managérial mais que leur principal atout est d’être moins engagés sur le plan émotionnel.
Ils sont donc capables d’aborder la situation de l’entreprise avec une approche plus objective et de prendre les décisions requises plus rapidement. S’ils veulent garder leur poste dans une période difficile, les dirigeants doivent donc parvenir à dépasser leurs émotions.
Plus généralement, Andy Grove insiste sur le rôle joué par les émotions des managers dans la réaction d’une entreprise à une crise. Leur identité personnelle est souvent indissociable de leur activité professionnelle. Aussi, lorsque l’activité qu’ils dirigent subit des soubresauts, leur analyse objective est-elle souvent surpassée par leur réaction émotionnelle. C’est encore plus vrai si leur poste est en jeu.
Pour Grove, les meilleurs dirigeants ne sont pas ceux qui ne connaissent pas cette réaction émotionnelle – tous la vivent – mais ceux qui savent la surmonter rapidement pour prendre les meilleures décisions rationnelles. Ceux qui n’y parviennent sont remplacés par des managers extérieurs moins investis émotionnellement.
* Il a révolutionné Intel en le faisant changer d’activité et en remettant complètement en cause son business model pourtant profitable.
Les décisions purement rationnelles n’existent pas. Ne pas se laisser dépasser par ses émotions est une chose, ne pas tenir compte de ses émotions est une autre chose.