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Toute vérité n'est que perception

Etats-Unis : la stratégie de communication qui a permis aux Républicains de gagner les élections de mi-mandat

Barack Obama a subi une raclée (“shellacking”) électorale la semaine dernière : les Républicains ont conquis la majorité au Sénat et gagné une dizaine de sièges à la Chambre des Représentants (dont ils conservent le contrôle).

Mes incursions dans la politique internationale procèdent de ma passion pour ces sujets qui, pour reprendre une formule célèbre, ne me sont pas totalement étrangers, ayant conseillé il y a quelques décennies un futur Président de la République française pendant plusieurs années à leur propos. Loin de constituer un argument d’autorité, cette expérience motive simplement les digressions sur la géopolitique que je me permets dans ce blog, bien qu’il ne lui soit pas consacré.Christophe Lachnitt

Le Grand Old Party détient la majorité dans les deux chambres pour la première fois depuis 2006. Il a également remporté plusieurs postes de gouverneur importants (les plus marquants en Floride, en Illinois et au Massachusetts).

Je vais faire le bilan, sous l’angle de la perception, des élections de mi-mandat dans deux articles. Indépendamment des faiblesses inhérentes à la gouvernance de Barack Obama (sur lesquelles je m’appesantirai demain), je m’intéresse aujourd’hui aux racines internes de cette victoire conservatrice.

Le Parti républicain a en effet mis en oeuvre une stratégie méticuleuse pour se défaire de son pire ennemi en termes de perception : les extrémistes qu’il avait laissé prospérer en son sein lors des élections de 2010 et 2012 avec un impact mortifère sur son image.

Cette fois, le Parti a fait le tri dans ses candidats. Mitch McConnell, leader républicain au Sénat, expliqua cette stratégie au mois de mars dernier dans les termes suivants : “vous mettez vos meilleurs joueurs sur le terrain au mois de novembre, évitez de commettre des actes démontrant que vous n’êtes pas assez adultes pour gouverner et espérer que la vague électorale sera de taille”.

Mitch McConnell - (CC) Gage Skidmore

Mitch McConnell – (CC) Gage Skidmore

Le Parti républicain a donc commencé par faire perdre les plus subversifs des siens lors des primaires. Ce fut par exemple le cas de Chris McDaniel, un élu du Mississippi connu pour ses commentaires sexistes et racistes. Voulant éviter que les Démocrates présentent tous les candidats conservateurs comme des “mini-McDaniel”, le boutefeu fut défait. Liz Cheney, la fort antipathique fille de l’ancien Vice Président, connut le même sort dans l’Utah.

Parallèlement à l’élimination des candidats les plus provocants, le Parti s’évertua à convaincre ses talents les plus prometteurs d’être candidats. Ainsi de Cory Gardner, un représentant à la Chambre du Colorado qui vient d’être élu par les électeurs de cet Etat au Sénat des Etats-Unis.

Comme le raconte The New York Times, rien ne fut laissé au hasard par le Parti républicain. Il alla jusqu’à envoyer certains de ses collaborateurs et stagiaires sur le terrain pour filmer ses candidats à tout moment. Cela lui permit de les former à la nouvelle transparence médiatique permanente récemment pointée du doigt par Mitt Romney.

Les candidats durent également suivre des sessions de média-training au cours desquelles on leur projeta notamment les pires moments des dernières campagnes – en particulier les commentaires de Todd Akin sur le viol – qui détruisirent l’image des Républicains.

Au final, le méticuleux travail du Parti lui évita un dérapage de ce genre. Alors que les primaires conservatrices étaient devenues de véritables machines de purification idéologique, elles consacrèrent cette fois des candidats éligibles lors des élections générales. Les Républicains ont ainsi accompli une partie du travail que je leur avais prescrit lors de leur défaite de novembre 2012.

Ils ont pu de ce fait exploiter les faiblesses de Barack Obama en termes d’image et de politique (lire mon article de demain à ce sujet).

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