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Communication.Management.Marketing

Toute vérité n'est que perception

Protégez la novation si vous voulez qu’elle prospère

C’est la seconde leçon que j’ai retenue de “Creativity, Inc.”, le livre d’Ed Catmull, co-fondateur de Pixar et aujourd’hui Président de Pixar Animation Studios et Walt Disney Animation Studios (découvrir la première leçon ici).

Ed Catmull explique que les habitudes de travail n’ont pas besoin d’être protégées car l’organisation et le fonctionnement de chaque entreprise – qui portent à la reproduction des modèles en place – le font naturellement. J’ajouterai un autre élément qui garantit le statu quo : il protège les managers en place alors que le changement les remet en cause.

C’est pourquoi la novation – terme que j’emploie à dessein car il a un sens plus large qu’innovation – doit être protégée au sein des entreprises qui veulent la voir s’épanouir.

C’est une idée qui peut sembler évidente : la nouveauté a besoin de temps pour s’installer et doit être protégée afin de ne pas être tuée dans l’oeuf par toutes les résistances au changement. Pourtant, combien d’entreprises tiennent un discours de réforme et lancent même des initiatives dans ce domaine sans les protéger pour les aider à réussir ?

Wall-e, mon personnage préféré des films Pixar - (CC) Haceme un 14

Wall-e, mon personnage préféré des films Pixar – (CC) Haceme un 14

Dans “Creativity, Inc.”, Ed Catmull raconte un cas où il dut s’engager pour protéger une novation. Il décida un jour que Pixar intégrerait des stagiaires durant l’été pour bénéficier de leur oeil neuf et découvrir de nouveaux talents. Mais les managers résistèrent à cette idée car ils ne voulaient pas dédier une partie de leurs budgets à des débutants alors qu’ils pouvaient embaucher des contributeurs expérimentés.

Convaincu du bien-fondé de son initiative, Catmull eut alors deux options : soit imposer cette novation à ses managers et les dresser contre elle, soit la protéger pour la leur faire accepter sur la durée. Il choisit la deuxième solution et décida de dédier une partie du budget corporate de Pixar au financement du programme des stagiaires. Pendant les premières années, les managers disposèrent de stagiaires “gratuits”. Puis, la qualité du travail et de l’investissement quotidien des jeunes recrues convainquit les managers de Pixar de les rémunérer sur leurs propres budgets.

Ce nouveau programme avait eu besoin d’être protégé, le temps que les managers de l’Entreprise se l’approprient. Sans cette protection, il aurait sans doute duré un ou deux étés sous la contrainte et aurait ensuite été supprimé. C’est un exemple éclairant car (i) il peut s’appliquer à un grand nombre de situations vécues par les entreprises qui ambitionnent de changer et (ii) il montre que la direction d’une entreprise doit s’engager lorsqu’elle veut protéger une nouveauté. Dans le cas inverse, la force de l’habitude prévaut.

L’anecdote narrée par Ed Catmull me fit penser à la célèbre phrase de John Maynard Keynes : “la difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles mais d’échapper aux idées anciennes”.

C’est toute la problématique des entreprises en transformation.

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