10 octobre 2015 | Newsletter, Newsletter 2015 | Par Christophe Lachnitt
Newsletter Superception #30
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L’actualité de la communication, du management et du marketing dans le contexte de la révolution numérique.
Newsletter Superception du 10 octobre 2015.
Bonjour,
Comme les yaourts, les communicants et marketeurs sont périssables.
En effet, leur rôle est d’influencer les perceptions de leurs publics cible. Or ceux-ci ne vivent pas dans une couveuse les préservant des soubresauts de Sociétés plus volatiles que jamais.
Si les marketeurs et communicants veulent faire preuve de l’une des qualités essentielles à leur succès, l’empathie, ils doivent se mettre en permanence à l’écoute non seulement de leurs audiences mais aussi des communautés dans lesquelles celles-ci opèrent.
Un marketeur ou communicant doit être une éponge, un “ivrogne sociétal” s’enivrant de l’actualité et de toutes les tendances qui peuvent peser sur les perceptions de ses publics. Au premier rang de celles-ci se trouve la culture populaire qui constitue un terrain d’étude déterminant car, comme son nom l’indique, elle touche le plus grand nombre.
Vous pourriez m’opposer que cette vision n’est pertinente que pour les professionnels qui oeuvrent sur des marchés B2C où les consommateurs sont de manière évidente perméables à ces influences. Mais la communication interne de toute entreprise – B2C ou B2B – s’adresse à des personnes qui sont soumises aux mêmes influx sociétaux. Et, sur les marchés B2B, ce sont in fine des individus – et non des institutions désincarnées – qui prennent les décisions d’achat.
Ce constat du caractère périssable des marketeurs et communicants m’a conduit à prôner une double disposition pour les équipes de communication et/ou marketing que j’encadre :
- elles doivent, le plus possible, être constituées de profils différents qui représentent les publics cible auxquels elles s’adressent ;
- leurs membres doivent impérativement suivre l’actualité des Sociétés au sein desquelles leurs audiences vivent.
Ces modalités sont encore plus importantes désormais que la relation avec les publics cible est devenue horizontale et que leurs avis, exprimés sur le web social, contribuent plus que jamais à la formation des perceptions.
Dans cet esprit, je vous propose aujourd’hui deux articles sur deux figures de la culture populaire qui contribuent ou contribueront, directement ou indirectement, à influencer les perceptions d’une partie de vos publics cible : Nicki Minaj (“The Passion Of Nicki Minaj” par The New York Times) et Rihanna (“Rihanna In Cuba: The Cover Story” par Vanity Fair).
Nicki Minaj et Rihanna incarnent la célèbre phrase du poète américain James Baldwin : “les artistes sont là pour perturber la paix”. Et, au-delà de notre réaction à leur musique, c’est ce qui les rend intéressantes.
Afin de rester pertinents, les marketeurs et communicants doivent donc baigner dans leur milieu ambiant. Leur grande chance, par rapport aux yaourts, est qu’ils ont la possibilité d’allonger périodiquement leur date de péremption.
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Si vous appréciez cette newsletter, n’hésitez pas à la recommander à vos amis et à l’évoquer sur les réseaux sociaux. Plus on est de fous, mieux on lit (car plus on peut échanger).
Bienvenue aux nouveaux abonnés, bonne lecture et bonne semaine à toutes et tous.
Christophe Lachnitt (contact@superception.fr)
Sommaire
- Best of Superception présente un florilège des articles publiés en français sur Superception durant la semaine écoulée.
- Best of Internet est consacré aux meilleurs articles du web – relatifs aux enjeux de perception à travers la communication, le management et le marketing – que je n’ai pas pu aborder dans mes articles quotidiens sur Superception.
- Ab hoc et ab hac, enfin, propose des contenus, dénichés au cours de mes divagations numériques, susceptibles de vous intriguer ou vous distraire.
Best of Superception
- La viralité sur le web social expliquée scientifiquement. Une équipe de l’Université de Californie du Sud a mis au jour ce qu’elle appelle l’illusion de la majorité.
- Sur quelles technologies les marketeurs comptent-ils le plus ? L’agence Spear a sondé des responsables marketing B2B américains à ce sujet.
- Les réseaux sociaux sont une machine à positiver. C’est ce que montre une étude des universités de Californie du Sud (Marina Del Rey) et d’Indiana (Indianapolis).
- Pourquoi la publicité doit se réformer. Les systèmes de blocage des publicités, tout méprisables qu’ils me paraissent, pourraient avoir le mérite de susciter un débat productif sur l’avenir du marketing à l’ère numérique.
- Le marché français de la publicité reprend quelques couleurs. Sa contraction devrait être inférieure en 2015 à ce qu’elle fut en 2014 et il devrait repartir à la hausse l’an prochain.
- Twitter : merci pour ce “Moments” ? Le lancement de cette nouvelle fonctionnalité vise à rendre Twitter plus accessible et utile pour les néophytes.
- Vos tweets révèlent combien vous gagnez. Une équipe de l’Université de Pennsylvanie (Philadelphie) a analysé l’activité de plus de 5 000 utilisateurs britanniques de Twitter, soit environ 10 millions de tweets.
- Par ailleurs, j’ai donné cette semaine en Provence une conférence sur la prise de risque devant des représentants de 52 entreprises locales : Grimpeurs et managers : en prise directe sur le risque.
En alpinisme comme en management, la capacité à assumer une prise de risque est déterminante dans le succès. Le corollaire de la prise de risque est la peur. Celle-ci peut être une émotion très utile si elle est assumée et canalisée.
Cette présentation explique le fonctionnement de la peur dans le cerveau humain et se fonde sur l’exemple de la prise de décision pratiquée par des alpinistes extrêmes pour proposer des solutions de gestion du risque applicables en entreprise.
Best of Internet
- The Economist est l’un des dinosaures de la presse écrite qui s’adapte le mieux au nouvel environnement créé par les révolutions numérique, sociale et mobile. Dans cet article, son directeur adjoint de la publication explique la stratégie de l’hebdomadaire : Print Is ‘Just Another Device’ At The Economist
- L’impact des réseaux sociaux sur la manière dont nous regardons la télévision n’est plus à démontrer. Certains programmes valorisent au mieux cette évolution. C’est le cas de la série américaine “Scandal” dont l’usage avisé du web social confère un intérêt inédit au visionnage en direct de ses nouveaux épisodes : Social Media Takes Television Back In Time
- New Republic consacre un (très) long article à Tony Hsieh, le patron de Zappos, cette start-up qui fut un temps emblématique de méthodes de management aussi inventives qu’humanistes. Mais, ces derniers temps, Hsieh s’est mis en tête d’imposer à ses équipes l’holacratie, un système censé supprimer toute hiérarchie. C’est une approche que j’ai plusieurs fois critiquée sur Superception (lire notamment ici et ici), ce qui m’a valu quelques débats dans les commentaires des articles concernés. Or, dans l’article du New Republic, c’est l’une des personnes en charge de la mise en oeuvre de l’holacratie au sein de Zappos qui fait part de son désarroi face aux errements de cette évolution sur le fond comme sur la forme : First, Let’s Get Rid Of All The Bosses
- La publicité native, que l’on croyait jusqu’à présent immunisée contre les systèmes de blocage des publicités, pourrait en fait être également victime de ces solutions dont j’ai déjà relevé sur Superception le caractère à mon sens indigne : Publishers Worry That Native Ads Are Vulnerable To Ad Blocking
Ab hoc et ab hac
- Paul Allen, cofondateur de Microsoft, investit 500 millions dollars de sa fortune personnelle dans la création d’un cerveau artificiel : Thought Process: Building An Artificial Brain
- Aujourd’hui milliardaire, Reid Hoffman a été l’un des principaux dirigeants du site de paiement en ligne PayPal avant qu’il ne soit vendu à eBay puis a co-fondé le réseau social professionnel LinkedIn. Il est également l’un des investisseurs les plus talentueux de la Silicon Valley – il a notamment soutenu l’émergence de Facebook, Zynga, Flickr, Digg et Last.fm. Surtout, il est considéré comme l’une des personnalités les plus brillantes du secteur des nouvelles technologies. The New Yorker lui consacre un très intéressant portrait : The Network Man
- Vidéo : un petit bouledogue chasse deux ours de son jardin. Mighty French Bulldog Chases Two Bears Who Snuck Into Her Yard